À l’aube de la session ordinaire de mars à la Chambre Haute du Parlement qui s’est ouverte le 15 mars, le Sénateur, Augustin Matata Ponyo impliqué dans le détournement de deniers publics alloués au projet Bukanga Lonzo a, dans une correspondance adressée à ses collègues, accusé le Speaker du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo d’être en connivence avec le parquet général pour obtenir, mordicus, sa condamnation.
Cet ancien Premier Ministre qui dénonce la violation de ses droits et sa restriction à l’intérieur et l’extérieur du pays «pendant que les autres co-accusés vaquent librement à leurs occupations», dit recevoir auprès de Bahati que des lettres de réquisitoires de la Justice et de levée des immunités.
Aussi bizarrement, explique-t-il, une légion de lettres sollicitant sa réintégration au Sénat transmis à ce dernier est restée des lettres mortes jusqu’à ce jour.
«…J’ai souhaité vous saisir directement parce que, comme vous le savez bien, le Président du Sénat est en complicité avec le Parquet près la Cour constitutionnelle pour obtenir coûte que coûte ma condamnation et mon emprisonnement. Ce qui est inimaginable et inacceptable pour un responsable dont l’une de missions est de veiller aux droits de tous les sénateurs. Pour preuve, notamment, je lui ai envoyé plusieurs lettres auxquelles il n’a jamais répondu. Par contre, je ne reçois de lui que des lettres m’envoyant de réquisitoires de la Justice et de levée des immunités. Par ailleurs, vous savez qu’il a plusieurs fois refusé le débat sur mon dossier en violation flagrante des textes qui régissent le fonctionnement de notre Chambre», a fait savoir Matata Ponyo à ses collègues.
En clair, en saisissant ses collègues du Sénat, Matata veut que cette question soit débattue en plénière et que les congolais sachent pourquoi une décision de la Cour constitutionnelle est rejetée par le Président de la Chambre Haute du Parlement et n’est pas appliquée par les autres institutions, notamment les Parquets près la Cour Constitutionnelle et de Cassation et la Direction générale de Migration (DGM).
Il convient de rappeler que les immunités parlementaires de Matata Ponyo ont été levées sur demande des autorités judiciaires. Ce sénateur était accusé de détournement de fonds publics alloués au parc agro-industriel de Bukanga Lonzo dans la province du Kwango. C’était à l’issue d’un audit réalisé par les services de l’Inspection générale des finances (IGF).
L’affaire fixée à la Cour Constitutionnelle, les hauts magistrats s’étaient déclarés incompétents pour juger un ancien Premier Ministre. Selon les avocats de Matata Ponyo, ce dernier devrait recouvrer ses immunités au Sénat.
DosEco