Nous (RDC) importons au moins 50% de notre blé de l’Ukraine que l’on transforme sous forme de farine nécessaire à la fabrication de notre pain. Malheureusement, vous êtes tous au courant de la situation dramatique de notre pays exportateur (Ukraine) qui aujourd’hui subit une agression militaire de la part de la Russie. La production du blé de l’Ukraine et donc l’approvisionnement du blé de la RDC vont nécessairement être impacté au mauvais sens du terme. C’est inéluctable !
Au regard de ce fait, je crois que si le prix du pain «Kanga journée» n’augmente pas pour éviter une révolte sociale, le grammage va sans doute fortement diminuer. Il faudra sans doute payer plus demain pour manger la même quantité de pain qu’aujourd’hui. Des mesures doivent être prises pour éviter une crise alimentaire et peut être sociale. Pour ma part, les mesures urgentes sont :
- Une exonération totale sur les droits de douanes à l’importation du blé ;
- La constitution des réserves stratégiques de blé ;
- Dégraissement des charges fiscales en faveur des entreprises intervenant dans la chaine de valeur du pain.
Peu importe les mesures prises, le choc sera brutal et la RDC ne sera pas épargnée des conséquences de la guerre en Europe. On devra tout faire preuve résilience et de solidarité. À long terme, il faudra entamer une réelle réflexion sur l’indépendance alimentaire de la RDC. Pour le pain, il faudra se poser la question technique suivante :
Peut-on et doit-on remplacer le blé par le manioc pour la fabrication de notre pain afin de ne plus dépendre de nos importations de blé pour être en mesure de manger du pain le matin ? Si oui, on fait comment ? Il ne s’agit pas seulement d’une question strictement économique ou alimentaire, mais surtout d’une question de sécurité nationale. Prenons conscience. Bon courage à tous et que Dieu nous garde.
Possible choc pétrolier : la RDC est-elle prête ?
Pour l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), les sanctions prises contre la Russie après son invasion en Ukraine risquent de perturber la production russe de pétrole. Or le pays est le plus gros exportateur mondial de pétrole brut et de produits raffinés. Le volume de ses barils exportés pourrait baisser de près de moitié et aucun autre pays producteur ne s’est pour le moment proposé pour compenser cette perte. L’institution craint donc un «choc mondial de l’offre pétrolière».
En cette période d’incertitude mondiale qui engendre une hausse des prix de l’énergie, les stocks stratégiques de carburant de chaque pays deviennent des outils de stabilité économique et sociale ainsi que de souveraineté et d’indépendance stratégique. Concernant la RDC, la loi oblige l’État à constituer des stocks stratégiques notamment de carburant afin d’assurer la sécurité du territoire et de sauvegarder les besoins immédiats dans les circonstances exceptionnelles.
Ainsi donc la question est : Quelle est la quantité de carburant que la RDC a déjà stockée (mètre cube) ? Le stock existant couvre combien de mois de consommation pour toute la république ? Le stock est-il disponible de manière équitable et aisément à travers tout le territoire ? Il ne faut pas attendre un choc pétrolier pour penser sereinement, froidement et de manière pragmatique aux réponses à apporter à ces questions. Il y va de la stabilité économique, sociale et même politique de la République.
Engunda Ikala, Juriste