Le Président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina a présenté, mercredi 11 mai dernier, de solides arguments pour convaincre les États-Unis de soutenir le Plan de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars proposé par l’institution. Ce plan vise à éviter une crise alimentaire imminente en Afrique causée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Akinwumi Adesina a apporté, parmi d’autres invités, son témoignage sur l’insécurité alimentaire mondiale et les impacts persistants de la pandémie de Covid-19 devant la sous-commission des crédits du Sénat américain chargée de l’État, des opérations étrangères et des programmes connexes. Les sénateurs Chris Coons (Delaware) Lindsey Graham (Caroline du Sud), Dick Durbin (Illinois), Chris Van Hollen (Maryland) et Roy Blunt (Missouri) entre autres ont participé à l’audition.
Le sénateur Coons, président de la sous-commission, a souligné que les États-Unis devaient agir rapidement et fournir un financement suffisant. «Nous devrions être inquiets et même alarmés par la crise de sécurité alimentaire croissante que cette guerre provoque pour des centaines de millions de personnes bien au-delà de l’Europe de l’Est», a-t-il déclaré.
Le sénateur Graham a, pour sa part, exprimé son soutien à la création d’un fonds mondial pour la sécurité alimentaire. S’exprimant en direct par visioconférence depuis Accra, au Ghana, M. Adesina a déclaré que le Plan de production alimentaire d’urgence pour l’Afrique proposé par la Banque permettrait de produire rapidement 38 millions de tonnes de nourriture à travers l’Afrique au cours des deux prochaines années.
«La Banque africaine de développement, avec votre soutien, est prête à relever ce nouveau défi et d’autres encore», a-t-il souligné.
Le plan de production alimentaire est axé sur la fourniture de semences certifiées de variétés adaptées au climat à 20 millions d’agriculteurs africains. Avec la perturbation des approvisionnements alimentaires résultant de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’Afrique est confrontée à une pénurie d’au moins 30 millions de tonnes métriques de denrées alimentaires, en particulier de blé, de maïs et de soja importés de ces deux pays.
Il a déclaré que la Banque africaine de développement investirait 1,3 milliard de dollars dans la mise en œuvre du plan. Il a appelé les États-Unis à combler le déficit de financement. « Avec le soutien des États-Unis pour réduire le déficit de financement de 200 millions de dollars, nous pouvons assurer le succès du Plan africain de production alimentaire d’urgence », a-t-il déclaré.
Le Plan africain de production alimentaire d’urgence est actuellement soumis à l’approbation du Conseil d’administration de la Banque africaine de développement.
Dostin Eugène LUANGE