La Coalition pour la gouvernance des entreprises publiques (COGEP) demande au Président de la République, Félix Tshisekedi, d’ordonner l’Inspection générale des finances (IGF) de faire un audit de la Société Minière Kilo-Moto (Sokimo) et de «ses partenaires improductifs».
Dans un rapport publié jeudi 19 mai dernier, dans la province du Haut-Katanga, cette synergie de structures de la société civile œuvrant dans le secteur minier, a fustigé le modus operandi de la société Minière Kilo-Moto dans la signature d’une légion de joint-ventures avec des sociétés privées des droits congolais et étrangères à l’instar de Kibali Gold mine et Pianeta.
Elle constate que ces contrats de la Sokimo «conclus en violation de la législation minière et de la loi sur la passation des marchés» ont, à ce jour, minoré sa part sociale dans les sociétés de joint-ventures aux autres associés.
Outre cela, la COGEP constate la cessation des paiements dus à la Sokimo comme les dividendes, les royalties, les pas de portes et les rentes mensuelles. Selon le même rapport, de 2019 à 2020, la Sokimo devrait encaisser la somme de 1 080 000 dollars de la rente annuelle due depuis l’approbation du contrat d’association jusqu’à ce que la production commence. Somme qui, malheureusement, n’a jamais été payée par l’entreprise Kodo ressource, en violation du contrat d’association qui lie les parties Sokimo et Pianeta.
Leur étude ayant établi les éventuelles responsabilité dans l’opacité des négociations des contrats et le bradage des actifs miniers au détriment de l’État, la COGEP souligne que ces responsabilités incombent au Ministre du Portefeuille et Mines ainsi qu’aux membres du Conseil d’Administration de la SOKIMO.
Tout en craignant la chute absolue de cette société, elle appelle le Chef de l’État de nommer un nouveau Conseil d’Administration de cette société minière. Ces structures de la société civile vont plus loin pour requérir au gouvernement d’éviter la politisation de la gestion des entreprises publiques en jouant correctement les rôles d’actionnaire et de régulateur, mais d’appuyer plutôt le relèvement de la Sokimo par une allocation budgétaire conséquente. Par ailleurs, elles estiment que le gouvernement doit lutter contre les conflits d’intérêts et la corruption dans les joint-ventures.
Quant au parlement, il est invité à initier une enquête parlementaire sur la participation de la Sokimo dans les joint-ventures et d’interpeller les membres du Conseil d’Administration de la Sokimo sur l’opacité dans la conclusion des contrats de joint-ventures.
Au mois de mai 2021, la sokimo se déclarait perdante dans sa joint-venture avec son partenaire Kibali Gold. C’est ainsi qu’elle demandait au gouvernement de se montrer protecteur en exigeant à ce partenaire de se rasseoir autour d’une table pour négocier un nouveau contrat plus équitable, durable et mutuellement avantageux.
Dostin Eugène LUANGE