Le parlement des jeunes du Nord-Kivu dénonce la gestion « opaque » de l’Office national des produits agricoles du Congo (ONAPAC) qui hésite d’exporter plus de 500 tonnes de café, bloquées jusqu’à maintenant dans la région de Beni. Il parle ainsi de la non-exécution de la décision du gouverneur de province qui a instruit l’exportation de ce produit vers d’autres pays pour la transformation.
D’après l’émissaire provincial de ce parlement, Jules Mathe, qui cite le gouverneur de province, « la persistance de ce blocage ternit l’image du pays et lui prive des devises d’exportation dont il a besoin ».
« Bien plus, ce blocage ne favorise pas un bon climat des affaires dans le secteur », s’est-il désolé.
Dans une interview accordée à DOSECO.CD le vendredi 27 mai 2022, le président du parlement des jeunes du Nord-Kivu a demandé à l’ONAPAC de libérer la cargaison pour éviter d’aggraver les difficultés économiques des entreprises et agriculteurs qui encadrent, ces derniers temps, plusieurs jeunes dans la région de Beni, qui se trouvent confrontés aux violences meurtrières.
« Depuis le 10 mai, il n’y a aucune application de la lettre du Gouverneur. Quand une autorité demande à ses subalternes d’exécuter un ordre et que cet ordre n’est pas exécuté, ça nous inquiète quelque part. Nous émettons plusieurs hypothèses à ce sujet. On nous a informé qu’il y avait 500 mille kilogrammes de café bloqués à Beni pour l’exportation. Et vous voyez combien de ménages seront pénalisés parce qu’il y a un service qui a su bloquer une grande quantité comme celle-ci. Ainsi, nous partageons l’inquiétude du Gouverneur parce que nous sommes aussi parmi les agriculteurs de ce secteur. Quand vous avez une grande quantité pareille que vous ne savez pas l’écouler, c’est déjà un grand souci», a-t-il fait savoir.
Pour rappel, un bras de fer s’observe entre l’ONAPAC et plusieurs autres entreprises d’exportation du café ou du Cacao dans la partie Nord de la province du Nord-Kivu. Un conflit qui affecte le rendement des cultivateurs de ces produits agricoles dans la région depuis plus d’un an.
Romailyne Kanyere, à Butembo