C’est un secret de polichinelle : les relations entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda ne sont pas au beau fixe. Kinshasa accuse Kigali de soutenir les rebelles du M23 pour agresser l’armée congolaise et de violer son intégrité nationale en vue de tenter de récupérer quelques centimètres du territoire national.
Sur ce, la tension ne cesse de monter entre ces deux Etats. Pour fumer le calumet de la paix, l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations-unies pour la région des Grands Lacs, Huang Xia a conféré ce mardi 14 juin, avec le coordonnateur du Mécanisme National de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba (MNS), Dr. Claude Ibalanky Ekolomba.
Cet émissaire onusien est venu manifester la position de la communauté internationale de soutenir le dialogue entre les deux protagonistes afin de prévaloir la diplomatie dans cette situation.
«La communauté internationale n’est pas silencieuse là-dessus. Au lieu des bruits de bottes, la communauté internationale voudrait surtout entendre et faire entendre les voix pour la diplomatie, pour le dialogue. Malgré la gravité de la situation, je pense qu’il est dans l’intérêt des pays de la région des grand-lacs notamment les pays clés de faire tout le nécessaire pour faire prévaloir la diplomatie», a déclaré Huang Xia.
Il espère néanmoins que la médiation confiée par l’Union africaine au Président Angolais, João Lourenço, jouera pleinement son rôle. Au-delà de cela, Huang Xia dit attendre le troisième conclave du processus de Nairobi qui, selon lui, donnera des résultats susceptibles de contribuer à la désescalade de la situation.
«Nous espérons que ces processus donneront des résultats susceptibles de contribuer à la désescalade de la situation qui contribueront à des dialogues de concertation entre les pays directement concernés pour mettre sur la table tous les dossiers», a-t-il renchéri.
De son côté, le Haut représentant du chef de l’État, Dr Claude Ibalanky a insisté sur le fait que son pays est fortement préoccupé par la restauration totale de la paix dans la partie orientale quel que soit le mécanisme mise en place.
«Aujourd’hui une seule chose qui importe c’est la paix totale à l’est de la République Démocratique du Congo. Comme le Chef de l’État a dit : c’est soit la paix ou la guerre, mais le résultat ultime attendu c’est la restauration de la paix. Aucun centimètre du territoire national ne doit être occupé par n’importe quelle force que ce soit, c’est l’intégrité territoriale, c’est la protection de la population qui importe en ce moment quelque soit le mécanisme mise en place», a-t-il fait savoir.
D’ores et déjà, il a indiqué que plusieurs fronts sont ouverts dans son pays à l’instar de l’Etat de siège dans les deux provinces de l’Ituri et Nord-Kivu, la mutualisation des forces avec l’armée ougandaise, le processus de Nairobi en cours, la médiation de l’Angola qui est ouverte et l’affrontement direct avec le M23 avec l’appui des pays voisins.
Pour le MNS, Claude Ibalanky espère qu’il s’agit aujourd’hui de trouver une coordination harmonieuse et centralisée pour atteindre les résultats désirés qui est de rétablir la paix et protéger la population congolaise.
Dostin Eugène LUANGE