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Arrestation de Kabund:  «L’État de droit, ce n’est pas vouloir une chose et son contraire » (Tribune de Thierry Monsenepwo)

Coup de cœur de Thierry Monsenepwo sur la récupération politicienne des procédures judiciaires visant Jean Marc Kabund et Jimmy Kitenge.

Il est temps de mettre le holà sur un mélange de genre qui tend à se généraliser, par rapport à une propension à tenir pour responsable l’exécutif des actions menées en toute indépendance par le pouvoir judiciaire. Parlons juste, parlons vrai. Qui n’a pas vu l’honorable Jean Marc Kabund multiplier des provocations et des accusations graves dans le but de se faire passer pour un opposant souffre-douleur ? Tout le monde sait que le droit commun a été sciemment énervé par l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale qui n’a même pas daigné accepter de donner la chance à la procédure parlementaire qui aurait pu le mettre à l’abri des poursuites sollicitées par le parquet près la Cour de cassation. Ceux qui voient le Président de la République derrière les poursuites visant des récalcitrants se revendiquant de l’opposition seraient bien inspirés d’indiquer par quel mécanisme constitutionnel un Président de la République peut-il interférer dans une procédure judiciaire, ou à tout le moins l’interrompre ? Ce qui est plutôt envisageable au regard du droit positif congolais, c’est la mesure de grâce présidentielle qui n’est possible que lorsqu’une peine a été prononcée en dernier ressort sans possibilité d’appel.

Il en résulte qu’il n’y a pas état de droit sans la séparation des pouvoirs chère à Louis de Segondat, baron de Montesquieu. L’état de droit que nous appelons tous de nos vœux n’est possible que lorsque le pouvoir arrête le pouvoir. Imputer à l’exécutif les actes posés par le pouvoir judiciaire, ou demander à l’exécutif d’interférer sur les décisions des juges, est un déni de droit en démocratie. Il va bien falloir raison garder.

Par ailleurs, il s’en est trouvé des donneurs de leçons qui ont voulu se faire une réputation en tirant à hue et à dia au sujet de l’interpellation du PPRD Jimmy Kitenge avant son transfèrement au parquet. Je comprends que l’ANR donne des frissons à ceux qui ont en mémoire le gestapo qu’était ce service avant l’alternance. La bonne nouvelle est que tous nos services de sécurité ont subi une cure profonde d’humanisation depuis l’avènement de Son Excellence Monsieur le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi à la magistrature suprême. Dans le cadre de cette thérapie de choc, les geôles dégradantes qui s’apparentaient à des lieux de tortures ont effectivement été

fermés à la demande expresse du Chef de l’État. Et pour permettre à l’Agence Nationale des Renseignements de continuer à jouer son rôle légal se rapportant à la sûreté de l’État et à l’analyse de toutes les questions séditieuses et factueuses, des lieux d’hébergement dignes de ce nom ont été aménagé pour recevoir les personnes ressources détentrices d’informations

en lien avec la sûreté nationale. 

Si notre ami Jimmy Kitenge est sincère, il doit avoir témoigné auprès de ses proches sur les meilleures conditions dans lesquelles il a été hébergé pour permettre à l’ANR de lui tirer le ver du nez par rapport aux informations séditieuses qu’il avait étalées sur un plateau de télévision. Rien de plus.

Les Congolais doivent savoir qu’il n’y a plus aucune peur bleu à avoir lorsque leur proche est invité à édifier les services d’intelligence. 

L’ANR notamment a aménagé une sorte d’hôtel particulier pour y entendre les personnes ressources conformément aux prérogatives lui reconnues par la loi. Évitons l’ultracrépidarianisme. À chacun son métier et les vaches seront bien gardées.

Jean Thierry Monsenepwo Mototo, Président de la Ligue des Jeunes de la CCU et membre de la Conférence des Présidents de l’Union sacrée

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