L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) dénonce les dépassements budgétaires qu’il considère comme «un fléau qui consacre le triomphe de l’indiscipline budgétaire» dans l’exécution du budget 2021.
Dans un communiqué publié lundi 07 novembre 2022, cette organisation de la société civile constate que le changement de régime n’a pas changé d’un iota à la mauvaise gestion des finances publiques.
«L’indiscipline budgétaire, la contagion dans les dépassements des crédits autorisés par le parlement est devenue une culture de gestion de la respublica. Il s’agit, de manière résumée, des dépassements relevés sur les rubriques des dépenses du budget général, sur les budgets annexes et sur les comptes spéciaux», lit-on dans ce communiqué.
D’après l’ODEP, les institutions phares du pays sont trop gourmandes. «La présidence de la République (211,6%), l’assemblée nationale (103%), le sénat (133%) et la primature (131%) ont vu leurs dépenses exploser en 9 mois».
Il estime également que la présidence de la République a accru le nombre de son personnel en charge de l’État de 455 à 1018; le bureau de l’assemblée nationale rémunère 2.756 membres de cabinet, hormis les 500 députés et la primature paie 606 personnels politiques dans le cabinet du Premier Ministre.
L’ODEP révèle que, «les dépenses de fonctionnement des institutions, à l’instar des voyages restent une préoccupation majeure. Environ 30 millions USD dépensés au cours de la période».
De l’autre côté, il indique que les inégalités sociales sont également perceptibles dans la répartition des ressources tirées par l’Etat. Le salaire le plus bas s’élève à 90 USD tandis que le plus élevé est à environ 25.000 USD».
«Les fonctions politiques restent le travail de prestige, dont le salaire le plus faible dans un cabinet politique se situe entre 800 USD et 3000 USD le mois. Le métier le plus marginalisé reste l’enseignement, avec un salaire moyen de 180 USD», a-t-il déploré.
De ce qui précède, il indique que l’exécution du budget de janvier à septembre 2021 n’a pas été conforme à la loi des finances y afférente. L’ODEP y note à l’inadéquation entre la vision et la programmation, la budgétisation, l’exécution, le suivi-évaluation car, dit-il, elle n’a permis ni de créer des richesses ni de promouvoir une croissance économique pro-pauvre ni d’améliorer les conditions sociales de la population»,
Pour améliorer la gouvernance des finances publiques, il recommande au président de la République d’organiser un Forum national sur la fragilité budgétaire en vue de la compréhension de la chaîne de la recette et dépenses publiques et de prendre des mesures visant le respect du circuit de la dépense publique et le plan d’engagement budgétaire par son cabinet.
Au Premier ministre, il le demande de Procéder à l’informatisation totale de la chaîne de la recette publique, à la limitation du recours à la procédure d’urgence et s’en tenir au respect strict du circuit de la dépense publique, ainsi qu’à celle relative à la passation des marchés publics.
Ce dernier est également appelé à veiller à la régularité des dépenses urgentes conformément au Manuel de
procédures et le circuit de la dépense publique.
Dostin Eugène LUANGE