La problématique des embouteillages qui agace la population et les autorités dans la ville de Kinshasa a figuré parmi les sujets abordés, ce jeudi 1er décembre, par les différents panélistes du salon de la construction « Expo Béton 6 », qui devra conduire à un choc des idées pour jaillir la lumière sur cette question qui tient en haleine les communs des mortels. Cette activité se déroule dans la capitale de la République démocratique du Congo.
Les experts en la matière sont unanimes et estiment que ces embouteillages ont des causes endogènes et exogènes. Parmi lesquelles, l’accroissement de la population, l’injustice sociale du gouvernement provincial sur le plan éducationnel, les tracasseries routières et autres.
Pour le sénateur, Auguy Civuila, « la ville de Kinshasa est constituée d’une administration trop bureaucratique qu’opérationnelle. La zone périurbaine lui échappe et il y a dichotomie entre la légitimité traditionnelle et la légitimité bureaucratique en matière de lotissement ».
« Les meilleures écoles se retrouvent à Gombe, le gouvernement provincial doit construire les mêmes écoles dans toutes les communes de Kinshasa pour permettre aux enfants de ne pas parcourir de longues distances pour atteindre l’école. Le réseau routier de la ville de Kinshasa est inversement proportionnel au charroi automobile se trouvant sur la ville. Le plan d’aménagement routier reste inopérant, les routes secondaires sont insignifiantes et sont dans un état impraticable », a dit le sénateur Auguy Civuila Ilunga.
Le Ministre des Transports et Voies de Communication et Désenclavement, Chérubin Okende qui intervenait également au panel axé sur le diagnostic des infrastructures de transport pense, quant à lui, que le problème des embouteillages ne se résout pas seulement par la discipline de la police de circulation. Il a martelé qu’il faille prendre des mesures drastiques pour y parvenir.
« La ville de Kinshasa a été construite au départ pour abriter environ 5 et 6 millions d’habitants et aujourd’hui nous avons plus de 15 millions d’habitants. Donc à l’instar de toutes les grandes agglomérations du monde, la ville de Kinshasa connaît un phénomène cyclique caractérisé notamment par une affluence des véhicules qui encombrent et obstruent les voies de communication. L’équation des embouteillages dans la ville de Kinshasa ne se résout pas simplement par la discipline de la police de circulation routière », a-t-il laissé entendre.
Comme pistes de solution, il a préconisé le démantèlement des écosystèmes créés au tour des différents points noirs et les principaux arrêts de transport en commun qui doivent être assainis ; l’identification des routes à ériger à sens unique pour permettre la fluidité des trafics et l’identification des voies secondaires susceptibles de soulager les voies principales à réhabiliter.
Dans les jours à venir et grâce à la coopération avec la Turquie, Chérubin Okende a annoncé qu’un projet ambitieux de taxis et bus fluviaux sera lancé sur le fleuve Congo et ces engins pourront relier Kinsuka et Maluku avec les stations qui pourront participer au décongestionnement de la ville de Kinshasa.
Dostin Eugène LUANGE