Le Président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), Albert Yuma, est aux prises avec le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, sur la suspension des missions de contrôle dans les établissements privés.
À en croire une correspondance de la FEC consultée vendredi 30 décembre par DosEco.CD, une interprétation «erronée» des instructions du Premier ministre Sama Lukonde est constatée dans le chef de l’argentier national.
En effet, lors de la 77ème réunion du Conseil des Ministres, présidée le vendredi 18 novembre 2022 par le Chef de l’Etat, Félix TSHISEKEDI, le gouvernement avait décidé de la suspension des missions de contrôle.
Cette résolution du Gouvernement a été motivée par le souci de permettre aux opérateurs économiques du pays d’affronter avec sérénité la délicate période de fin d’année et d’assurer, dans les meilleures conditions possibles, l’approvisionnement en produits de grande consommation à des prix accessibles.
Subsidiairement à la correspondance du premier ministre, Nicolas Kazadi a indiqué dans une correspondance adressée aux directeurs généraux des régies financières qu’après les clarifications obtenues du premier ministre, «seules les missions de contrôle diligentées par le ministère de l’économie nationale auprès des opérateurs économiques sont suspendues». Par conséquent, souligne-t-il, les autres missions, notamment celles programmées et diligentées par les régies financières ne sont pas concernées par la suspension et doivent se poursuivre normalement.
Albert Yuma fustige quant à lui cette position. Il est d’avis que l’entendement à réserver à la décision du Gouvernement, ne peut, ni juridiquement et ni en aucune manière, être restreint aux seules missions économiques au risque de violer intentionnellement la portée de la résolution prise lors la soixante-dix-septième réunion du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République présidée, par le Président de la République, Chef de l’Etat que le Premier Ministre.
«La Fédération des Entreprises du Congo vous prie de bien vouloir vous conformer à la décision du Conseil des Ministres ainsi qu’à l’esprit de la lettre du Premier Ministre telle qu’évoquée ci-haut au risque de perturber le climat des affaires et de jeter un discrédit sur les résolutions du Gouvernement», a-t-il demandé à Nicolas Kazadi.
En somme, le président de la FEC souligne que l’interprétation de Nicolas Kazadi sur la décision du Gouvernement ne favorise nullement un climat de sérénité dans le chef des entreprises du fait des tracasseries administratives qui en découlent et qui font que ces dernières passent plus de temps à discuter avec les différents missionnaires qu’à s’occuper de la gestion de leurs activités en cette période de fin d’année.
Dostin Eugène LUANGE