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L’IGF met à nu les magouilles de la Chine à la RDC dans le contrat infrastructures contre minerais conclu en 2008

C’est un pavé dans la mare qui vient d’être jeté. La République populaire de Chine a roulé la République Démocratique du Congo dans la farine dans le contrat infrastructures contre minerais conclu en 2008.

C’est ce qui ressort du rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) sur la convention de collaboration entre la RDC et le Groupement d’entreprises chinoises, publié mercredi 15 février 2023.

Pour étayer son argumentaire, l’IGF arbore un important déséquilibre financier au détriment de la RDC entre les avantages octroyés à la partie chinoise et les engagements à sa charge ainsi que les gains attendus de la partie congolaise.

D’après ce rapport, en effet, les chinois ont gagné durant 14 ans, 90,9 milliards de dollars américains contre les engagements à leur charge de 6.2 milliards USD.

« 90. 936.120.000,00 USD aux chinois contre des engagements à leur charge de 6.2 milliards USD, soit un gain pour les chinois de 84.736.120.000.00 USD auquel devront s’ajouter les exonérations fiscales estimées provisoirement aux taux les plus faibles à 2.163.623.850,15 USD. Même en déterminant la valeur actuelle nette (VAN) sur base des éléments retenus dans l’Étude de Faisabilité de 2021, la VAN est de 76.573.723.516 USD qui constituent le gain en faveur de la partie chinoise par que la VAN implique la déduction des CAPEX et OPEX du chiffre d’affaires. 76 millions de gain pour la partie chinoise contre 3 milliards d’infrastructures pour la RDC », lit-on dans le rapport.

Dans cette embrouille de ce fameux contrat, l’Inspection Générale des Finances a noté également une faiblesse criante et la modicité des investissements des infrastructures. A titre d’illustration, indique le rapport, «SICOMINES a mobilisé, en 14 ans, des financements d’un montant total de 4.471.588.685,14 USD et n’a consacré que  822.190.060,14 USD pour le financement des travaux d’infrastructures, soit 18,38% du financement total mobilisé».

De plus, cet organe supérieur de contrôle a révélé aussi le manque de visibilité et d’impact des travaux exécutés et leur sélectivité injustifiée en violation de l’annexe C de la Convention du 22 avril 2008.

À ce jour, les travaux éligibles exécutés sont évalués à 534 902 461,66 USD et les travaux non éligibles exécutés évalués à 287 287 598,42 USD.

«La programmation desdits travaux n’a pas obéi à des exigences précises, comme la  connectivité des villes, le désenclavement, la fluidité du trafic des personnes et de leurs biens, l’ouverture des localités deproduction aux grands centres de  consommation, l’impact immédiat sur la vie des populations, etc. et donc ces travaux sont restés, pour la quasi-totalité, sans impact visible pour les populations», renseigne le rapport. 

Dans une conférence de presse tenue le même jour, l’IGF a révélé le bradage et la dilapidation des minerais de la RDC en connivence avec certains congolais. Cette institution a peint un tableau sombre des gisements miniers congolais qui sont vendus à vil prix. 

De ce contrat, il ressort que l’État congolais n’a pas gagné sur un revenu de 10 milliards de dollars américains dégagés par l’exploitation de la Sicomines. Seulement 822 millions liés aux travaux d’infrastructures qui sont difficilement retracés sur le terrain.

Parmi les irrégularités constatées par l’IGF, il y a notamment les exonérations exorbitantes, non rapatriement des devises liées à l’exploitation, non-paiement des impôts dues à l’Etat.

Dostin Eugène LUANGE 

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