A l’aune de la célébration du 17ème anniversaire de la Constitution, l’Institut pour la Démocratie, la Gouvernance, la paix et le Développement (IDGPA) a organisé une conférence de presse, ce samedi 18 février, élargie à la communauté estudiantine de l’Université de Kinshasa, dans le but de vulgariser cette loi fondamentale du pays.
Ladite conférence qui a été ouverte par le doyen de la faculté de Droit, Jean-Louis Esambo, était axée sur la thématique : «Constitution, Justice et Élections». À cette occasion, les Professeurs André Mbata Mangu et Jacques Djoli – deux éminents constitutionnalistes congolais, qui ont intervenu à tour de rôle, ont préconisé l’instauration d’une journée fériée et chômée en hommage à la constitution.
En dépit de ses imperfections inhérentes aux textes de Droit et à la faillibilité de l’Homme, André Mbata, premier vice-président de l’Assemblée nationale, a démontré que cette loi fondamentale est la meilleure constitution que la RDC ait connue depuis son accession à l’indépendance.
Pour étayer son argumentaire, ce praticien du Droit a évoqué sa rigidité qui, selon lui, ne permet pas à ce jour au législateur de la réviser en faisant le tabula rasa.
« La Constitution c’est la loi fondamentale du pays, c’est elle qui nous organise et c’est elle qui constitue l’État de la République démocratique du Congo. C’est elle qui fonde la République et on ne le dira jamais assez, elle est sacrée. Et c’est le prof Djoli qui aime nous faire entrer dans le monde du sacré et du spirituel. Donc, en parlant de la constitution nous nous retrouvons dans ce monde-là du sacré et du spirituel », a déclaré le professeur André Mbata.
Et de poursuivre : « Depuis 1960, notre pays a adopté plus d’une dizaine de textes constitutionnels. Au fil des années, nous avons été des pèlerins constitutionnels dans ce pays (…). Cette constitution est la plus rigide de notre histoire jusque-là dans le sens qu’elle contient des dispositions intangibles. Il y a des dispositions qui ne peuvent faire l’objet d’aucune révision. Il n’est pas facile de changer cette constitution ».
De son côté, le député national Jacques Djoli a exhorté la population à avoir une pensée sur cette constitution comme instrument de sauvegarde de survie de la nation en ce moment précis où le pays est menacé par le Rwanda.
« Selon la fonction génétique, la constitution est l’acte créatif de l’Etat et nous nous retrouvons selon la doctrine classique sur 4 éléments constitutifs de l’Etat : un territoire, une population, une puissance organisée et cette puissance ayant la souveraineté. Mais les PV de constat, l’acte de naissance, l’acte définissant l’identité de notre être collectif c’est cette constitution. La constitution c’est ce qui nous constitue et c’est l’acte qui nous établit comme un État. Voilà pourquoi, il y a beaucoup de jours fériés, le 30 juin 1960 c’est le jour de la proclamation de notre indépendance mais l’Etat existe par la constitution. Nous devons avoir une journée qu’on appelle constitutional Day : le jour de la constitution. Aujourd’hui ça devait être un jour férié », a dit le professeur Jacques Djoli.
Parmi les défis à relever dans cette constitution, cet élu national a évoqué notamment l’intériorisation de cette loi fondamentale par les acteurs de la classe politique et les citoyens congolais.
Dostin Eugène LUANGE