Interrogés au cours d’un briefing presse organisé lundi 20 février sur les États des finances, Patrick Muyaya et Nicolas Kazadi, respectivement ministre de la Communication et Médias et ministre des Finances ont donnés la position du gouvernement quant au rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF), sur le contrat sino-congolais qui a suscité un tollé.
Pour le ministre Patrick Muyaya, le gouvernement veut s’assurer que le contrat répond bel et bien aux exigences congolaises qui devaient donner des infrastructures. Il ne s’agit pas, selon lui, d’un blâme contre les chinois.
«Sans vouloir réagir aux propos de l’ambassade de Chine en RDC, nous voulons regarder aux intérêts des Congolais. Nous disons par rapport aux objectifs assignés à ce contrat où on devait troquer les mines contre les infrastructures. On n’a pas beaucoup bénéficié dans ce sens. C’est ainsi que l’IGF est allé creuser avec des chiffres qui étaient investis dans ce secteur. On ne peut pas nous empêcher de vouloir voir plus clair dans ce qui se faisait», a déclaré Patrick Muyaya.
Et de poursuivre: «Lorsque l’IGF qui est commise à cette tâche, fait des évaluations. Il ne faut pas considérer qu’on veut brimer les chinois mais nous voulons tout simplement nous assurer que le contrat répond aux exigences congolaises qui devaient donner des routes, des infrastructures».
De son côté, Nicolas Kazadi a précisé que ce n’est pas la première fois que l’on manifeste le souhait de regarder ce contrat chinois.
«Le conseil des ministres est plusieurs fois revenu là-dessus, les rapports du ministre des Infrastructures et de celui des Mines également en ont fait mention. Mais fondamentalement le travail de l’IGF permet d’aller en profondeur avec des chiffres. Nous avions déjà annoncé à nos partenaires Chinois qu’il y a des choses à revoir maintenant qu’il y a des chiffres détaillés sur la table, nous allons discuter avec eux», a déclaré Nicolas Kazadi.
Néanmoins, ce membre du gouvernement a souligné que la Chine reste un partenaire important de la RDC.
«Nous n’avons pas envie de nous fâcher avec eux mais nous avons le droit de défendre nos intérêts, notre vision, notre stratégie. Nous devons le dire, le contrat chinois aujourd’hui n’est pas à notre avantage. Nous n’avons reçu qu’un peu moins de 1 milliard USD d’investissement ; nous avons exonéré dans beaucoup de charges et taxes mais ils ont généré beaucoup de recettes qui dépassent 10 milliards USD», affirme le ministre des Finances.
Mais au-delà de ce contrat chinois investissement contre mines, renchérit-il, «il y a aujourd’hui un litige avec la Sicomines pour le super profit qui n’est pas concerné par les exonérations».
Il a estimé que Sicomines ne veut pas payer les 200 millions USD qu’on lui réclame au titre de super profit.
«La Sicomines doit le payer parce que cette taxe, cet impôt ne fait pas partie des impôts exonérés au titre de la convention», a souligné l’argentier congolais.
Dostin Eugène LUANGE