4 ans après l’avènement du Président Félix Tshisekedi au pouvoir, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) peint un tableau très sombre de la gestion des finances publiques en République démocratique du Congo.
Dans son rapport publié ce mardi 21 février 2023 sur le bilan de la gestion des finances publiques de 2019 à 2022, cette structure de contrôle citoyen des finances publiques de la RDC parle d’un bilan négatif à imputer au Chef de l’Etat Felix Tshisekedi, au premier ministre Sama Lukonde y compris son prédécesseur Sylvestre Ilunga Ilunkamba ainsi qu’aux parlementaires « qui ont respectivement failli à leurs missions ».
Le PCA de l’ODEP Florimond Muteba s’est appuyé sur un certain nombre de facteurs notamment la budgétisation non exhaustive, les dépenses irrationnelles, la budgétisation déconnectée de la lutte contre la pauvreté, le dépassement des allocations budgétaires des institutions et les régimes fiscaux spéciaux pour justifier ses allégations.
« Le budget a triplé mais il pouvait être encore plus élevé que ça. Quand vous voyez par exemple les pratiques à l’époque de Kabila avec 3 milliards d’exonérations fantaisistes accordées aux chinois ; quand vous voyez aussi les exonérations fantaisistes du régime actuel, nous prenons le cas de Glencore. 700 millions donnés à Glencore et aux autres, vous allez arriver à un niveau de degré d’exonérations très élevées. Au-delà de cela, les détournements continuent, les contrôles sont insuffisants ce qui fait qu’au niveau de la DGI, DGRAD etc. Ils nous déclarent les assignations qui ne sont plus correctes. Si tout est mis en œuvre avec une volonté politique ferme (…), je vous dis qu’on arrivera à 30 milliards de Budget. Maintenant le problème est de savoir comment on le dépense. Même avec 30 milliards, avec l’irrationalité, on ne saura pas mettre les moyens pour mettre fin à la guerre dans l’Est. Donc je dis sans complaisance que le bilan est largement négatif », a dit le PCA de l’ODEP.
Pour Florimond Muteba, si le pouvoir actuel avait bel et bien la volonté politique de lutter contre la pauvreté, d’améliorer le social de la population et de mettre fin à la guerre, il ne pouvait pas gérer de manière à gaspiller et faciliter les détournements.
En faisant le parallélisme de la gestion de l’ancien et de l’actuel régime, Florimond Muteba déduit que le pouvoir de Felix Tshisekedi n’a apporté aucune réforme visant à améliorer la gestion des finances publiques.
« On peut se poser tous la question : quelle est la réforme majeure en matière des finances publiques que le régime actuel a pu proposer à la nation ? parce que Kabila, malgré que je dis qu’il n’était pas un bon dirigeant, avait proposé la loi sur les finances publiques, la loi sur les marchés publics, la loi organique sur la Cour des comptes et il y a eu la loi sur la comptabilité générale publique et autres ».
Pour remédier à la gestion des finances publiques, l’ODEP préconise une kyrielle de recommandations que la rédaction de DosEco promet de revenir dans ses prochaines publications.
Dostin Eugène LUANGE