Le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a présenté au cours de la 88ème réunion du conseil des ministres, tenue le 24 février dernier, le rapport d’audit de la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) tombée en faillite en 2016, dont le processus de liquidation a été enclenché par les actionnaires à fin 2020.
Dans cet audit réalisé avec minutie par les experts de l’Inspection Générale des Finances (IGF) depuis l’année dernière, il est relevé que le total des avoirs est estimé à 189,9 millions USD contre des dettes de 168,1 millions USD.
En effet, il en ressort qu’un effort de recouvrement des créances et de réalisation des immeubles devrait permettre de désintéresser les créanciers, particulièrement les déposants dont la dette est estimée à 121,5 millions USD et le personnel, dont la dette s’élève à 16,7 millions USD.
Selon l’argentier national, compte tenu de l’installation d’un liquidateur non approuvé par la Banque Centrale comme l’exige la loi bancaire, et de l’absence de contrôle des actions en cours, le Comité de stabilisation estime qu’il y a un risque majeur de dilapidation des actifs nécessaires à l’apurement du passif.
Le Comité de Stabilité Financière a recommandé que des actions appropriées de sauvegarde soient entreprises au niveau judiciaire en vue de dénouer les contradictions qui se sont installées dans ce dossier au mépris du respect de la loi bancaire.
Une fois ces mesures de sauvegarde obtenues, et compte tenu des contestations, le Comité de Stabilité Financière propose qu’un nouveau liquidateur soit nommé par la Banque Centrale du Congo, en accord avec le Gouvernement.
Ce nouveau liquidateur devrait se charger notamment de procéder à la récupération des crédits détenus par la clientèle, parmi lesquels les crédits accordés aux sociétés apparentées ;
- finaliser les dossiers relatifs aux immeubles de la BIAC sans titres de propriétés dans la ville de Beni et dans la province du Kongo-Central ainsi que le dossier de l’immeuble Marcel Lafleur aux fins de sécuriser le patrimoine de la banque sur lesquels pèse un risque d’expropriation ;
- finaliser les dossiers contentieux en cours, dans lesquels des fonds importants de la banque sont indûment détenus par des tiers. En outre, un inventaire physique exhaustif du patrimoine immobilier devra être réalisé pour en actualiser la valeur globale et élucider la situation des 15 terrains de la BIAC S.A.
Pour éviter toute contestation, le Comité de Stabilité Financière recommande que cette tâche soit confiée à un Cabinet indépendant qui travaillera sous sa supervision.
Il sied de noter que cet audit a été initié suite à l’enlisement du processus de liquidation ainsi que la multiplicité des procès déjà intentés par les parties.
Dostin Eugène LUANGE