Ebuteli et le Groupe d’études sur le Congo (GEC), son partenaire de recherche à l’université de New York, ont publié, ce vendredi 17 mars, un nouveau rapport axé sur l’espace de mobilisation civique intitulé: « Jeux de pouvoir, pouvoir du jeu: football et politique en RDC ».
Ce rapport de 16 pages démontre comment les femmes et hommes politiques, à la tête des clubs de football Congolais, se servent de cette position pour renforcer leur renommée et chercher à en tirer un gain au moment des échéances électorales.
Il est basé sur des entretiens avec des membres des comités de direction actuels et passés des clubs de football, des supporters des clubs et des journalistes sportifs.
En clair, il consiste en une évaluation et analyse de la politique et du football en RDC. Il cherche, notamment, à comprendre la relation entre les deux, en faisant un parallélisme avec les partis politiques.
« Le football, comme d’autres secteurs de la société congolaise, est marqué par des tentatives d’appropriation de la passion des supporters et fanatiques pour la canaliser vers des fins politiques, voire électoralistes, par les hommes et femmes politiques », a confirmé Joshua Walker, auteur principal de ce rapport.
De fait, cette ingérence des politiques dans la gestion des clubs sert à la fois à apporter à ces derniers une popularité politique et à permettre d’atteindre les objectifs du pouvoir politique en place.
Selon ledit rapport, les politiques, dirigeants des clubs, recourent parfois aux ressources allouées à une institution publique pour financer leurs équipes de football. Cela peut expliquer la contre-performance de ces clubs une fois que leurs présidents ne sont plus au pouvoir.
Cette étude souligne aussi la différence entre les partis politiques et les clubs de football sur la question de redevabilité. Au sein des seconds, les supporters et les fanatiques sont capables de remettre en question la gestion d’un club et d’exiger un changement de dirigeant. C’est qui n’est généralement pas le cas pour les premiers.
Cette étude fait partie de « La série Mukalenga Wa Bantu » qui s’interroge sur les formes de redevabilité dans des espaces de mobilisation civique.
Dostin Eugène LUANGE