L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) annonce que la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a déjà encaissé, à ce jour, 480 millions USD sur 642 millions USD requis au gouvernement.
Dans un communiqué de presse publié ce mercredi 22 mars 2022, le Président du conseil d’administration de cette ONG, Florimond Muteba, constate que le financement du processus électoral est en danger. Il réalise que «la course à l’enrichissement illicite, les mauvaises pratiques décriées sous Corneille Naanga ont refait surface».
«Selon les données recueillies auprès du cabinet du Ministère des Finances il y a une semaine, sur les 642 millions sollicités en violation des lois, un décaissement d’environ 480 millions a déjà été effectué. Un reliquat de 142 millions reste à effectuer en plus d’environ 400 millions sollicités en 2023. Le processus total va coûter plus d’un milliards de dollars, comme si le pays n’était pas sinistré et n’avait pas une guerre atroce à gérer», a déclaré l’ODEP dans son communiqué.
Néanmoins, l’ODEP estime que le coût exagéré des besoins non vérifiés et approuvés par les institutions supérieures de contrôle vise des objectifs de détournements, des rétro-commissions et autres pratiques d’enrichissements illicites que les besoins d’organiser un processus électoral transparent, crédible et apaisé.
De ce fait, il formule une avalanche de recommandations aux autorités afin de prendre les mesures nécessaires pour éluder le pire.
L’ODEP recommande au premier ministre de prendre des mesures nécessaires pour garantir à la CENI la jouissance effective de l’autonomie financière conformément aux dispositions de l’article 6 de la loi organique n°10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la commission électorale nationale indépendante telle que modifiée à ce jour.
À la CENI de publier un budget détaillé des opérations électorales assorties d’un plan de décaissement et d’utilisation des fonds reçus pour faciliter le gouvernement à financer le processus électoral.
Dans le même temps, il demande aux organes de contrôle d’initier un audit complet de la CENI depuis les premiers décaissements jusqu’à fin octobre 2022. L’ODEP met en évidence la nécessité de mettre en place des brigades financières de l’IGF à installer à la CENI.
Quant à la société civile, il l’appelle à redoubler de vigilance, à continuer sans relâche le contrôle, à continuer à éduquer et sensibiliser la population qui, du reste, doit s’organiser et se prendre en charge pour faire barrage à une réédition d’un nouvel hold-up électoral.
Robert Butare