Sur instructions du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, la partie congolaise et la partie chinoise ont amorcé depuis le 22 mars dernier, les travaux de revisitation du contrat chinois (infrastructures contre minerais), signé en 2008 entre le gouvernement congolais et le groupement d’entreprises chinoises (GEC). Cela, à la suite des révélations accablantes faites par l’Inspection générale des finances dans le cadre de ladite convention.
Dans une interview accordée le week-end dernier à DosEco.CD, l’Observatoire de la dépense publique, ODEP, par le truchement de son président du conseil d’administration, Florimond Muteba, est dubitatif quant à la commission ad hoc mise en place par le gouvernement congolais.
Se référant de son expérience acquise dans l’affaire qui l’opposait avec les anciens gestionnaires de la société Transco, il promet de dénoncer le gouvernement en cas de dérapage tel que constaté autrefois avec l’étouffement du dossier.
« Je ne crois pas trop aux commissions mises en place par le régime actuel. Pourquoi, parce que nous ODEP nous avons été déjà victimes de ce genre d’histoires. Prenons le cas de la société Transco, vous savez là où nous étions déjà arrivés. Nous avions traduit les gestionnaires de cette société en justice pour mauvaise gestion et le responsable administratif avait été mappé; le directeur général intérimaire était recherché par la justice. Et puis, les nouveaux bus sont arrivés et malheureusement la politique est entrée dedans. Finalement le jour où les nouveaux bus devaient commencer la circulation, c’est le Chef de l’Etat lui-même qui est allé remettre les clés de ces bus symboliquement à cette direction que nous avions traduite en justice (…) », a expliqué Florimond Muteba.
Et de poursuivre : « il n’y a pas d’autres voies pour améliorer la gouvernance dans ce pays que la fin de l’impunité et nous nous y étions déjà. Je souhaite que l’avenir ne me donne pas raison, mais je ne crois pas à cette commission. Qu’ils fassent attention parce qu’on va le dénoncer, dès qu’il y a le moindre dérapage de cette commission, nous allons dénoncer le gouvernement ».
Dans la foulée, le Professeur Florimond Muteba a suggéré au gouvernement congolais d’évaluer la gestion actuelle de la cellule de Coordination et de suivi de ce fameux contrat.
En clair, il a plaidé pour la nomination dans cette cellule, des Congolais rompus à la pratique de la planification, de la programmation, de la budgétisation et du suivi et évaluation des projets.
Autre chose, le Professeur F. Muteba a également demandé au Président de la République de mettre un terme aux ambiguïtés constatées dans le fonctionnement de cette cellule depuis sa mise en place. De son avis, cette cellule dépendait à l’époque du Premier ministre sur les textes légaux mais était logée à la présidence de la République.
Ainsi, il pense que le fait de ramener cette institution à tutelle originelle qu’est la primature permettra les institutions supérieures de contrôle de le contrôler de temps à autre.
Dostin Eugène LUANGE