Le Centre des Recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) a publié ce lundi 3 avril, une étude sur l’exécution de la Loi des finances 2022, dénommée : « Nous n’avons plus les mains sur les finances publiques ».
Cette analyse revient sur la problématique de la rationalisation et de la qualité de la dépense publique. CREFDL note que les finances publiques ont enregistré une plus-value de 1,5 milliard $ en 2022.
Malheureusement, constate-il, ce bénéfice tiré des performances économiques a bénéficié aux institutions et aux ministères.
Il indique par ailleurs que 1,4 milliard $ a été utilisé pour les fonctionnements et les rémunérations des cabinets des ministères et Institutions.
Sur la liste, il y a entre autres la Présidence de la République (270,5 millions $), la Primature (52,7 millions $), le Sénat (82,9 millions $) et l’Assemblée nationale (18,4 millions $).
Mais au-delà de cela, cette organisation de la société civile spécialisée en finances publiques rapporte qu’il y a aussi quelques ministères qui gardent la main sur ces profits. Il s’agit notamment du Ministère du Budget (40,1 millions $), Sports et Loisirs (23,8 millions $), Affaires étrangères (13,7 millions $) et Communication et médias (9,1 millions $) alors que les investissements publics censés améliorer les conditions de vie de la population ont été payés à hauteur de 202,7 millions $.
CREFDL démontre que le Ministère des finances a décaissé 1,4 milliards $ en procédure d’urgence, soit 12% des dépenses publiques au-delà du seuil minimal requis de 10%. D’après la Cours des comptes, le Ministre des finances actionne le compte général du Trésor par des simples lettres, donne ordre au Gouverneur de la Banque Central du Congo de procéder au décaissement des fonds, sans l’émission des Ordres de paiement informatisé (OPI).
« Le ministre du budget se plaint de son côté de n’avoir plus accès aux avis de débit émis par la Banque centrale du Congo. La situation perdure depuis 2019 constate la direction des politiques et programmation budgétaire (DGPPB). Une situation qui entrave la transparence dans la gestion des finances publiques ».
Robert Butare