La Banque mondiale (BM) se dit surprise d’apprendre par la voie de la presse, la dissolution du Fonds social de la République démocratique du Congo (FSRDC) et la création d’un organisme public avec la même dénomination.
C’est dans cette optique qu’elle a écrit au Gouvernement congolais par l’entremise du ministre des Finances, Nicolas Kazadi. En clair, elle prend acte de la décision du Gouvernement congolais, tout en exprimant cependant ses « regrets sur l’absence d’un échange préalable qui leur aurait permis de mieux apprécier et d’anticiper ensemble les conséquences.
A l’en croire, la décision de dissolution du FSRDC n’est pas conforme aux Accords Juridiques concernant les modalités de mise en œuvre des projets mentionnés ci-dessus.
« Avant de pouvoir continuer à engager les fonds des projets, le gouvernement et la Banque mondiale devraient s’accorder sur les mesures transitoires à mettre en place afin de s’assurer que les fonds sont utilisés aux fins prévues conformément à la politique de financement de projets d’investissement de la Banque mondiale. Cette transition permettra à nos équipes fiduciaires d’évaluer la nouvelle structure créée et de réviser, le cas échéant, les accords de financement », rapporte la correspondance de la Banque mondiale.
Cette institution de Bretton Woods attire l’attention du Gouvernement sur le fait que toute dépense effectuée dans le cadre d’une composante exécutée par le FSRDC après publication de l’Ordonnance présidentielle pourrait être déclarée inéligible ».
Ensuite « sur l’arrêt de l’exécution de 492 contrats signés dans le cadre du projet STEP2 relatifs à la construction des infrastructures de base (IBD) dans six provinces. La reprise de l’exécution de ces contrats entraînera des réclamations et des dépenses additionnelles ».
La Banque mondiale rappelle par ailleurs au Gouvernement que le Fonds social de la République démocratique du Congo était une entité chargée de l’exécution de 3 projets d’une enveloppe totale de 1.04 milliard de dollars américains répartis comme suit : le Projet de prévention et de réponse aux violences basées sur le genre (PRVBG) pour 100 millions de dollars américains, le Projet de stabilisation de l’Est de la RDC pour la paix (STEP) pour 695 millions de dollars américains et le Projet de stabilisation et de relèvement de l’Est (STAR-Est) pour 250 millions de dollars américains.
Au total 616 380 bénéficiaires seront directement impactés par cette dissolution.
Dostin Eugène LUANGE