Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a décidé de renégocier le contrat chinois signé en 2008 ( infrastructures contre minerais), sous l’ex-président Joseph Kabila par la République démocratique du Congo et un groupement d’entreprises chinoises.
Une équipe de travail chargée d’évaluer la mise en œuvre de cette Convention de collaboration a déposé ses conclusions formulées auprès du Chef de l’Etat, rapporte le compte rendu du conseil des ministres du vendredi 19 mai 2023.
Selon le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, ces conclusions permettent de lancer dans les prochains jours les discussions avec les partenaires chinois.
«L’objectif visé est de consolider et d’élargir davantage la coopération sino-congolaise en s’appuyant sur les bases saines garantissant le principe du respect mutuel, d’équité et de transparence profitable à la fois au peuple congolais et au peuple chinois», a expliqué le ministre Muyaya.
Le Président Tshisekedi a instruit les ministres concernés pour les négociations prochaines de l’avenant à la Convention de collaboration en l’occurrence le ministre des Infrastructures, celui du Budget, des Finances et des Mines ainsi que le cabinet présidentiel y compris tous membres du comité stratégique constitué à cet effet, de convenir et d’organiser avec la partie chinoise dans un bref délai, l’agenda des discussions de la signature finale du futur avenant.
A en croire Patrick Muyaya, le comité stratégique sera appuyé dans ses tâches par l’expertise de la Générale des carrières et des mines (Gécamines S.A), de l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Agence de pilotage de coordination et de suivi de convention de collaboration signée entre la RDC et les partenaires privés, et l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE).
Le Président a rappelé que lors de ses précédentes communications, il avait fait part aux membres du conseil, des conclusions alarmantes des rapports de plusieurs structures étatiques sur la mise en œuvre de la convention de collaboration entre les groupements d’entreprises chinoises et « notre pays », la RDC, le 17 septembre 2017.
Le Chef de l’Etat Tshisekedi avait instruit les membres du gouvernement directement concernés par ce dossier de travailler conjointement avec son cabinet ainsi que la société civile sur les points spécifiques devant faire l’objet des discussions avec la partie chinoise en vue d’un rééquilibrage de cet accord pour le rendre véritablement gagnant-gagnant.
Dans un rapport publié récemment, l’IGF avait arboré un important déséquilibre financier au détriment de la RDC entre les avantages octroyés à la partie chinoise et les engagements à sa charge ainsi que les gains attendus de la partie congolaise.
D’après ce rapport, en effet, les chinois ont gagné durant 14 ans, 90,9 milliards de dollars américains contre les engagements à leur charge de 6.2 milliards USD.
Robert Butare