L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) a publié le week-end dernier à Kinshasa, une étude sur le secteur agricole comme principale source de croissance inclusive et de sécurité alimentaire en y insérant une panoplie de propositions.
Cette étude, de 15 pages, diagnostique la situation actuelle de l’agriculture qui dénote les faibles productivités consécutives à des pratiques culturales inadaptées, de l’absence d’intégration entre l’agriculture et l’élevage ainsi que du manque de relations fonctionnelles entre la recherche et les producteurs.
Pour remédier à cette situation, le Président du conseil d’administration de l’ODEP, Florimond Muteba, préconise une nouvelle politique agricole qui met en relief un choix volontariste, lequel requiert notamment l’appui des structures d’encadrement des paysans et la mise en avant d’une autre logique technologique.
De ce fait, F. Muteba recommande au gouvernement de réserver à l’agriculture 10% du budget global pour favoriser son émergence.
« L’agriculture doit devenir la priorité des priorités. Vous savez l’adage des chinois qui dit que l’agriculture est la base et l’industrie est le facteur déterminant; ils ont tellement appliqué ça bien et aujourd’hui ils sont parmi les premières puissances mondiales pour tous. Parce que certaines technologies ils les ont développées à partir des technologies utilisées en amont et en aval pour l’agriculture. Il n’y a pas un secteur qui peut être créateur de beaucoup d’emplois, qui peut permettre la diversification de nôtre économie donc l’élargissement de nombre des entreprises taxables pour pouvoir faire face aux dépenses publiques de notre pays comme le secteur de l’agriculture », a déclaré Florimond Muteba.
Et de poursuivre : « Nous aussi, comme on aime bien imiter les modèles de démocratie des autres, imitons au moins ce qu’il y a de bien chez eux. Donnons réellement priorité à ce secteur parce que c’est à partir de ce secteur qu’on aura une croissance inclusive, le développement et l’émergence de notre pays ».
En clair, l’ODEP pense que chaque année il faut en moyenne 257.302.500 dollars pour redynamiser et financer les stations des recherches dans les 145 territoires du pays. 33.468.000 dollars américains pour relancer l’encadrement des paysans.
« Avec l’encadrement de 15.000.000 des ménages agricoles, si 50% d’entre eux font 1 ha de maïs par an, avec un rendement d’au moins 1 tonne par ha, la production nationale du maïs sera de 7.500.000 tonnes », révèle cette étude.
L’ODEP rappelle que jusqu’à fin 2022, le budget du secteur agricole n’a jamais dépassé 2 à 3% de prévision du budget et souvent moins de 1% à la phase d’exécution. Cependant, le budget de la recherche agronomique n’a jamais dépassé 0,01% du budget. En chiffres, l’exécution du budget du secteur a toujours été d’environ 50 millions de dollars.
La publication de cette étude intervient quelques jours après la mise en place par le gouvernement, d’un plan agricole d’urgence évalué à 1 milliard USD qui vise à briser la dépendance à l’importation des produits alimentaires et apporter une réponse à court, moyen et long termes.
Dostin Eugène LUANGE