L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) exhorte le gouvernement congolais à rationaliser la gestion des investissements publics pour relever la gouvernance du pays, qui d’après lui, constitue une contrainte majeure.
En clair, cette rationalisation passe inéluctablement par la réhabilitation et le renforcement des fonctions clés du processus de Planification, programmation budgétisation et suivi-évaluation – PPBS – de l’administration RD Congolaise.
Dans son étude intitulée : «Rationalisation de la gestion des investissements publics : Réhabiliter et renforcer les fonctions clés du processus de planification, programmation, Budgétisation et suivi-évaluation au sein de notre moribonde administration», cette structure souligne la nécessité pour toute œuvre utile à la reconstruction nationale de passer à priori, par la reconstitution des capacités de formuler, d’exécuter, de suivre et d’évaluer les stratégies politiques et programmes de développement.
De l’avis du Professeur Florimond Muteba qui en est le Président du conseil d’administration, le pays doit axer tous ses efforts sur un nombre restreint de problèmes prioritaires. Cette démarche sélective, explique-t-il, améliorerait certainement l’exécution et permettrait de renforcer la crédibilité de l’action gouvernementale vis-à-vis des partenaires extérieurs.
Mais une telle démarche, insiste-t-il, doit reposer sur un ensemble des principes fondamentaux –une « philosophie du développement »– qui font dramatiquement défaut jusqu’à présent.
Dans l’ordre de priorités, l’ODEP est d’avis que si le gouvernement ne veut plus continuer à naviguer à vue, la signature et la publication du décret portant gestion des investissements publics s’impose.
Au regard de l’abandon de la programmation pluriannuelle et de la disparition du processus de planification centralisée des pratiques des institutions publiques, l’ODEP estime qu’il est impérieux aujourd’hui de remettre en place cette méthodologie de programmation pour assurer une bonne préparation et exécution du budget de l’Etat.
«C’est là un préalable important si l’on veut tourner le dos à six décennies de mauvaise gouvernance financière de l’État et espérer réussir même trente pour cent des futurs programmes de reconstruction du pays», explique l’ODEP dans son rapport.
Néanmoins, cela implique notamment la nécessité de se doter d’un cadre juridique rénové pour une gestion efficace des investissements publics aux fins d’accroître la croissance et de promouvoir le développement durable, nécessaires à l’amélioration de la qualité du cadre de vie de la population par l’accès aux services sociaux de base et la nécessité d’assurer la cohérence dans la gouvernance aux niveaux national, provincial et local conformément au plan d’aménagement du territoire.
Tout en déplorant la faiblesse du système de planification qui date de 1979, l’ODEP estime qu’il faille basculer sur le plan national de stratégie de développement qui doit avoir une extension en provinces.
«Avec l’avènement d’une nouvelle présidence de la république, devrait s’imposer une nouvelle vision politique. Puisque le slogan à la mode est le « Le peuple d’abord », la relecture devrait prendre en compte la participation de la population comme à l’époque des DSCRP et non une relecture de quelques experts», lit-on dans l’étude.
D’où, d’après cette étude, il faut une remise en cause de la stratégie de développement agricole basée sur le développement du grand capitalisme agricole à travers les parcs agro-industriels et la marginalisation de la paysannerie. Ces paris produiront au mieux une croissance non inclusive et non pro-pauvres mais une croissance pour l’élite.
Dostin Eugène LUANGE