A la lisière de la tenue des élections en RDC, le Gouvernement risquerait de faire recours à des emprunts obscurs, « comme lors des élections de 2011 et 2018, pour financer le processus électoral en cours ». Une situation qui impacterait sur la crédibilité des scrutins.
Cette alerte est faite par le Centre des Recherches en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) dans un communiqué publié ce mardi 20 juin 2023.
En effet, après le monitoring de l’exécution de la Loi des finances 2023 de la RDC, cette structure citoyenne dit constater des difficultés de trésorerie de l’Etat à financer certaines priorités du Gouvernement, malgré le Budget de 16 milliards $ promulgué en décembre 2023 par le Président de la République Félix Tshisekedi.
« Cette situation pourrait avoir un impact négatif sur le financement du processus électoral en cours. À titre indicatif, fin mai, les régies financières ont mobilisé environ 4 milliards $ sur les prévisions
linéaires de 6,25 milliards $. D’après la Banque Centrale du Congo, la caisse de l’Etat ne disposait que de 223,9 millions $ à la même période », lit-on dans le communiqué.
A en croire la même source, de Janvier à Mai 2023, les dépenses non payées par l’Etat sont de l’ordre de 2,3 milliards $. Il rappelle que la CENI attend environ 434,9 millions $, selon les prévisions contenues dans la loi des finances 2023. A moins de 6 de la tenue des scrutins, moins de 10% de décaissement a été effectué, et pourtant la CENI doit lancer plusieurs commandes publiques et payer les dépenses de l’éducation civique et électorale, non réglées depuis les opérations d’enrôlement des électeurs.
Dans la foulée, CREFDL demande au gouvernement d’arrêter un collectif budgétaire, dans le but d’orienter les fonds nécessaires vers des dépenses prioritaire, dont celles des opérations électorales ;
Quant à la Cour des Comptes, il l’invite à initier un audit des fonds reçus par la CENI dans le cadre de la reddition des comptes 2022, dont le montant s’élève à plus de 500 millions $.
CREFDL rappelle aussi que le gouvernement qui attendait mobiliser 280 millions USD grâce au bon du Trésor, au deuxième trimestre (Avril à Juin), pour financer le déficit budgétaire, voit ses chances se rétrécir.
Pour étayer son argumentaire, il indique que le 14 juin, à l’ouverture de l’émission des Bons du Trésor le gouvernement attendait un montant de 60 milliards de CDF, soit environ 30 millions $. Au terme de l’opération, un
communiqué du Ministère des finances révèle que l’opération n’a rapporté que 29,50 milliards CDF (14 millions $), soit un taux de couverture de 49,17%. Une semaine auparavant, le 9 juin, sur 120 milliards
CDF (60 millions $), l’Etat a encaissé 30 milliards CDF (15 millions $), soit 25%.
Roberto BUTARE