La Ligue congolaise de lutte contre la corruption (Licoco) et l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) demandent aux parlementaires de mettre en place un cadre juridique devant protéger les lanceurs d’alerte en République démocratique du Congo.
Ce plaidoyer a été formulé vendredi 23 juin, au cours d’une manifestation organisée conjointement en collaboration avec l’Inspection générale des Finances (IGF), à l’aune de la célébration de la journée internationale des lanceurs d’alerte.
Le Président de la LICOCO, Ernest Mpararo a décrit un lanceur d’alerte comme une personne qui dénonce les abus dans l’objectif de défendre l’intérêt public. Ce dernier, a-t-il expliqué, doit être dépourvu de l’esprit du lucre afin de contribuer au développement de son pays.
« Un lanceur d’alerte dénonce les abus sans intérêt dans l’objectif d’informer la communauté et de défendre l’intérêt public. Donc, un dénonciateur qui vient vous dire que moi j’ai une dénonciation, il faut me payer ce n’est pas un lanceur d’alerte », a-t-il fait savoir.
Pour sa part, le Président du conseil d’administration de l’ODEP, Florimond Muteba, a mis en évidence la nécessité de lutter contre la culture du mal, qui d’après lui, commence à s’ancrer dans le chef des congolais.
« On devrait normalement être protégé par la loi ; il devrait y avoir un cadre juridique qui protège les lanceurs d’alerte, mais la chose contre laquelle nous devons plus lutter c’est notre culture actuelle. Nous sommes entrés dans une culture où nous acceptons le mal, nous acceptons tout comme si c’était bien. Les jeunes pensent que la réussite passe par les antivaleurs. Nous devons nous battre pour que la culture change, puisque lorsque vous avez des jeunes qui croient que les antivaleurs permettent d’aller de l’avant, il n’y aura pas de lanceurs d’alerte », a-t-il déclaré.
Le Chef de service de l’inspection générale des finances, Jules Alingete, a reconnu que les lanceurs d’alerte, les dénonciateurs et les aviseurs constituent le maillon important dans la lutte contre la corruption et le détournement de deniers publics. Il appelle les congolais à devenir tous des lanceurs d’alerte dans les différentes sphères.
« Nous devons prendre au sérieux le problème de la corruption et de détournement de deniers publics. C’est notre avenir, ce problème ne doit pas être le problème d’une seule personne ; c’est le problème de toute la population. Il ne faudra pas qu’il y ait d’un côté ceux-là qui s’engagent dans la lutte et de l’autre côté les autres qui observent et qui découragent ceux-là qui sont entrés de mener cette lutte aussi périlleuse et importante pour le développement de notre pays », a-t-il déclaré.
La Corruption qui a les effets dévastateurs dans la société a trouvé un terrain de prédilection en RDC et dans d’autres pays Africains. C’est pourquoi le développement de beaucoup de pays africains est complètement hypothéqué à cause de ce phénomène.
Dostin Eugène LUANGE