A quelques jours de la rentrée scolaire 2023-2024, l’Observatoire de la Dépense Publique [ODEP] et l’Association Africaine de Défense des droits de l’Homme [ASADHO], deux structures de la société civile, préconisent un projet éducatif de décolonisation mentale et culturelle pour les Congolais.
63 ans après l’indépendance du pays, ces structures constatent – dans une étude publiée ce lundi 21 août-, que le projet de l’éducation hérité des côlons est anachronique d’autant plus qu’il visait à former des agents subalternes et dévoués, chez qui il fallait inculquer l’amour de la métropole et la sympathie pour les entreprises coloniales.
De leurs avis, l’actuel système éducatif congolais dégage un bilan catastrophique au regard du manque d’un véritable projet national d’éducation pour le développement et de la baisse de la qualité de l’enseignement due notamment à l’inadaptation des programmes et à l’insuffisance de qualifications.
« Ecoles congolaises ou écoles consulaires et confessionnelles, ces écoles jusqu’à ces jours contribuent avant tout à reproduire la dépendance vis-à-vis des modèles importés. Les valeurs communes et les besoins réels de la collectivité nationale ne sont pris en considération que comme des négatifs dont les originaux se trouvent ailleurs », déplorent-ils.
Ces structures citoyennes estiment qu’il aurait été très important que le président de la République convoque dès les premiers mois de l’année 2019 les états généraux de l’éducation.
Qu’à cela ne tienne, l’ODEP et l’Asadho soulignent que pour mettre un terme à la crise de l’éducation et à la faillite des politiques, il faille procéder, de manière inéluctable, à la redéfinition du rôle de l’école dans la société congolaise de demain pour en faire une école pour le développement.
« L’école nouvelle doit s’installer comme l’antithèse de l’école coloniale et néocoloniale, elle doit s’installer comme cadre de libération des esprits et de désaliénation. Elle devra être celle qui répond de manière conséquente aux besoins réels de développement endogène« , lit-on dans leur étude.
Le PCA de l’ODEP Florimond Muteba et Jean Claude Katende de l’Asadho indiquent que l’école nouvelle doit marquer en RDC un nouvel ordre politique, économique et socioculturel, conforme à la vitalité de la nouvelle perspective qui a pour contour : démocratie, développement endogène et durable et l’Etat de droit.
Ces deux structures promettent de se pencher sur cette problématique tout au long de la conférence nationale sur la reconstruction et l’émergence de la RDC qui est en gestation.
Pour sa part, DosECo.Cd promet de revenir, dans ses prochaines publications, sur cette proposition pour mettre en lumière les différentes réformes.
Dostin Eugène LUANGE