Le vice-premier ministre, ministre de l’économie nationale, Vital Kamerhe, s’est entretenu mardi 22 août dernier, avec une cohorte de l’association des Exportateurs du Cacao-Café de la RDC (ASSECCAF) et D’ESCOKIVU sur les questions de produits agricoles de la RDC ainsi que leur exportation.
Il était question de cogiter sur des voies et moyens de remettre de l’ordre dans ce secteur, au regard de l’importance des exportations qui constituent un outil capable de faciliter l’importation des devises étrangères en RDC, mais aussi un levier fondamental de la croissance économique.
Les exportateurs ont sollicité des mesures fortes de la part du VPM de l’économie nationale pour mettre fin aux exportations illicites et à la contrebande qui font perdre chaque année plusieurs millions de dollars au trésor public.
« Les chiffres à notre possession se situent à plus de la moitié de la production du cacao congolais produit au Nord-Kivu qui se volatilise du fait des pratiques frauduleuses systématiquement organisées. Nous perdons au minimum 400 tonnes de cacao par semaine soit une valeur monétaire annuelle de 60 millions de dollars américains, car la tonne de cacao se vend à 3200 dollars sur le marché international », a déploré Mike Tambwe, directeur général de l’Agence Nationale de Promotion des Exportations (ANAPEX) qui a conduit la délégation.
Ce dernier a souligné qu’il faut trouver une solution pour capter rationnellement les devises de cette production de cacao qui vont vers les pays voisins.
Pour sa part, le Directeur Général de ESCO KIVU, Philip BETTS, a fait savoir que la plus grande difficulté demeure la fraude qui prend, selon lui, des allures inquiétantes. A l’en croire, en 2025, la RDC sera dans l’obligation de donner la traçabilité du cacao qui sera exporté.
« Si le cacao est exporté frauduleusement, la traçabilité est perdue. Et ce cacao ne sera plus vendu facilement à l’étranger et donc nous sommes obligés de nous préparer pour la nouvelle réglementation qui viendra. Les exportateurs ont dénoncé aussi les taxes illicites », a-t-il déclaré.
Parmi les pistes de solution, les associations des exportateurs demandent au gouvernement de prendre des mesures interdisant l’exportation de fèves de cacao vers les pays voisins, étant donné que ces pays ne font que réexporter ces fèves vers les marchés internationaux sans les transformer.
Ils notent toutefois que le Gouvernement peut encourager l’exportation des produits ayant subi une transformation substantielle vers ces pays voisins comme le chocolat, mais pas l’exportation de la matière première ( la fève de cacao).
Vital Kamerhe leur a demandé de lui faire des propositions concrètes, avant d’éventuelles mesures fortes pour stopper définitivement les exportations illicites et la contrebande. Les discussions devraient se poursuivre entre les exportateurs et les services du ministère de l’économie nationale pour des solutions idoines.
Robert BUTARE