Le médecin Denis Mukwege – prix Nobel de la paix 2018 – s’oppose farouchement au bradage des ressources minières de la République démocratique du Congo.
À la suite des dénonciations faites par le député national, Alfred Maisha, aux avantages fiscaux et commerciaux accordés à la société Primera Gold dans leur joint-venture par le gouvernement congolais, Denis Mukwege a animé une conférence le dimanche 27 août à Bukavu, pour sensibiliser les jeunes sur le rôle qu’ils doivent jouer dans la refondation du pays.
Révolté par les dénonciations de cet élu du Sud-Kivu, le responsable de la Fondation Panzi est d’avis qu’il est inconcevable que le pays continue de perdre 500 millions de dollars dans ce partenariat par mois pendant que la population du Sud-Kivu est déshéritée.
Pour ce faire, il a invité la population de cette contrée à se liguer pour protester contre le bradage de leurs ressources minières.
« Vous avez suivi tous, une vidéo qui circulait, où un député de la place dénonçait une société qui a le monopole de tout l’or du Kivu en investissant 20 mille dollars. En investissant ce montant en complicité avec nos autorités, ils font perdre à nous tous, puisque cet argent nous appartient, 500 millions de dollars chaque mois. Ça ne nous révolte pas. Les Émirats arabes n’ont pas besoin de l’or congolais, ils ont beaucoup de pétrole. Pourquoi ils peuvent venir ici pour piller 500 millions chaque mois des peuples congolais« , a déclaré Denis Mukwege.
Et de poursuivre : « Nos enfants ne vont pas à l’école, ils n’ont pas à manger, on n’a pas de routes. J’ai été dans leur pays, c’est une extravagance totale. Aujourd’hui, nous devons manifester cette solidarité par notre capacité de s’indigner face au malheur qui frappe les gens autour de nous« .
En réponse à ces critiques, le ministre des Nicolas Kazadi a défendu le week-end, l’accord avec Primera Gold, arguant que le partenariat avait été établi pour lutter contre la fraude minière, un fléau qui a coûté cher à la RDC par le passé.
Dans la foulée, il a insisté sur le fait que l’initiative n’était pas le fruit de la corruption, mais plutôt une stratégie pour protéger les intérêts économiques du pays.
Dostin Eugène LUANGE