Le projet de loi de finances 2024, présenté en équilibre, en dépenses et en recettes à hauteur de 40.464 milliards CDF (près de 17 milliards de dollars américains), soit accru de 24,7 % par rapport à l’exercice 2023 est une reconduction de la loi de finances de 2023 dont les recettes peinent à être mobilisées.
Cette observation a été faite par l’Observatoire de la Dépense Publique [ODEP], une structure de la société civile spécialisée dans le contrôle des finances publiques, dans un communiqué publié ce mardi 29 août 2023.
Le Président du conseil d’administration de cette structure, Florimond Muteba, est pessimiste quant à l’atteinte des assignations budgétaires.
« Le Projet de Loi de Finances 2024 a été présenté en équilibre, en recettes et en dépenses à hauteur de 40.464 milliards de FC, soit un accroissement de 24,7 %. Pour l’Observatoire de la Dépense Publique, le projet de loi suscite quelques interrogations auxquelles le gouvernement devrait répondre. Globalement, les recettes totales à mobiliser seront de l’ordre de 16,185 milliards de dollars. C’est une reconduction de la loi des finances 2023 dont les recettes peinent à être mobilisées », pense le professeur Florimond Muteba.
Pour étayer son argumentaire, ce briscard des finances publiques indique qu’au 23 juin 2023 la mobilisation a atteint 10,076 milliards de CDF soit 4,030 milliards de dollars américains sur les 12 milliards. Il s’interroge pour savoir qu’en est-il de la part d’environ 4 milliards attendus de l’extérieur.
« Comme pour 2023, pour 2024, le gouvernement omet de dire à l’opinion quelle est la part de la mobilisation des recettes nationales et quelle est la part espérée sans aucune certitude de la communauté dite internationale ? Quand il s’agit d’impressionner, l’opinion nationale, on affiche 16 milliards et quand on éprouve des difficultés à mobiliser on met en avant les attentes non réalisées de la communauté internationale », s’interroge-t-il.
De son avis, »il est préférable de partager notre pauvreté équitablement dans la justice distributive que de plonger les congolais dans un nouveau rêve qui finira en cauchemar ».
Cela étant, Florimond Muteba annonce qu’une centaines d’ONGs de la société civile, dédiées au suivi et contrôle des finances publiques va bientôt se réunir pour passer au crible ladite loi et approcher le parlement pour lui apporter ses recommandations en termes d’améliorations et proposer des mesures pouvant permettre de venir à bout des faiblesses qui minent la mobilisation des recettes dont le fléau de la corruption et les coulages des recettes.
Il convient de rappeler que l’adoption du projet de loi de finances pour l’exercice 2024 est intervenue le vendredi 25 août 2023, lors de la 110e réunion du Conseil des ministres, présidée par le Chef de l’Etat Felix Tshisekedi.
Dostin Eugène LUANGE