Florimond Muteba, l’un des leaders de la société civile, manifeste sa réprobation au qualificatif de « secte » affublé aux Wazelendo par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, au cours d’un briefing presse organisé mercredi 6 septembre 2023 à Kinshasa.
Dans une interview accordée mercredi 6 septembre à DosECo.Cd, le Président du Conseil d’Administration de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a expliqué que les Wazalendo est un groupe de patriotes, dépourvu des armes, qui protestait pour réclamer le départ de la Monusco dans le Nord-Kivu.
Il assimile leur combat à celui de Patrice Lumumba et de Pierre Mulele qui militaient contre l’impérialisme en RDC.
« Ils sont des nationalistes révolutionnaires comme l’ont été Kimbangu, Patrice Lumumba, Pierre Mulele et tous leurs compagnons qui sont morts, crucifiés par les forces impérialistes. Eux aussi se battent contre l’impérialisme et une armée des Nations-unies qui n’a amené aucune paix en RDC. Au contraire, aujourd’hui dans le Nord-Kivu, nous avons une partie du territoire qui est occupée. C’est un combat qu’il faut honorer au lieu de les traiter comme ils ont été massacrés par nos propres forces militaires », a déclaré Florimond Muteba.
De son avis, appeler les Wazalendo secte, c’est adopter l’approche du mimétisme des colonialistes qui qualifiaient le Kimbanguisme, à ses débuts, de secte.
« Tout ce qui était l’expression culturelle des Congolais était considéré comme de la sauvagerie et comme de la sorcellerie. Je vois que le gouvernement réagit de la même manière pour une expression religieuse d’un groupe de Congolais. C’est vraiment condamnable, les wazalendo, c’est tout simplement une religion qui est à ses débuts comme il en eu d’autres. Il faut les respecter », a-t-il renchéri.
De ce fait, il appelle le gouvernement à décréter un deuil national de trois jours jusqu’au jour où il y aura des obsèques en mémoire de « ces héros ». Florimond Muteba demande également au gouvernement de retirer de Goma, les troupes qui ont tiré sur ces patriotes et d’accélérer le départ de la Monusco.
Il invite également le Président de la République, en sa qualité du commandant suprême des forces armées de la République démocratique du Congo, à présenter ses excuses à toute la nation pour le carnage de plus de 40 personnes.
Dostin Eugène LUANGE