L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), une structure de la société civile qui milite notamment pour l’amélioration de la gestion des entreprises publiques en RDC, organise de concert avec la Coalition pour la Gouvernance des Entreprises Publiques (COGEP), un atelier d’enrichissement de la loi N° 08/007 du 07 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et à la gestion du portefeuille de l’Etat à Kinshasa.
Durant deux jours, soit du jeudi 14 au vendredi 15 septembre 2023, les participants venus des différentes institutions vont cogiter sur l’avant-projet de loi sur la transparence et la lutte contre la corruption dans la gestion des entreprises du portefeuille.
Ce plaidoyer débouchera inéluctablement au projet de loi sur la gestion transparente des entreprises publiques de l’État et la nomination des mandataires publics.
Dans son Keynote, Florimond Muteba, Président du Conseil d’Administration de l’ODEP, a fustigé avec la dernière énergie, la mainmise politique dans la nomination des mandataires sur base d’une apparence politique.
« Les entreprises publiques en RDC sont devenues des entités de rétention des revenus, des pertes d’opportunités, et de ce fait, elles sont au cœur des problèmes de gouvernance des ressources naturelles. Pire encore, la plupart d’entre elles sont victimes d’une mainmise politique du fait que leurs mandataires sont désignés sur base d’une appartenance à un parti politique quelconque », a déclaré Florimond Muteba.
Et de poursuivre : « L’entreprise, instrument de production de richesse, n’est pas quelque chose avec laquelle il faut jouer et donner le cadeau aux cousins, aux enfants et aux filles des amis ».
Pis, le PCA de l’ODEP a déploré le paradoxe des entreprises publiques, censées produire la richesse, mais qui malheureusement, ont mué les mandataires passifs en actifs.
« Les entreprises publiques sont aujourd’hui subventionnées au lieu d’apporter à l’Etat des recettes supplémentaires à côté des recettes des régies financières. Aujourd’hui, les entreprises sont subventionnées par l’Etat, c’est un non sens et on a même transformé les mandataires passifs en actifs et ils sont aussi payés tous les mois », a déploré Florimond Muteba.
De ce fait, il compte, avec les participants, voir dans quelle mesure plaider pour le changement de cette loi afin d’éluder ce genre de spectacles. Selon le PCA de l’ODEP, cette loi sera portée à la prochaine session de septembre par un élu pour son adoption.
Parmi les participants à cet atelier figurent notamment les délégués du ministère du Portefeuille, du conseil supérieur du Portefeuille, de la cour des comptes, ceux de l’inspection générale des finances (IGF), CENAREF, société civile et de l’ITIE.
Dostin Eugène LUANGE