L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) constate dans une étude publiée lundi 25 septembre 2023, le manque d’une politique publique cohérente de la santé en République démocratique du Congo depuis l’avènement du régime du Président, Félix Tshisekedi.
« Depuis janvier 2019, le régime actuellement au pouvoir s’est installé dans la continuité du précèdent, c’est-à-dire sans présenter au peuple congolais sa vision politique de ce que peut être une politique publique cohérente de la santé. Les slogans comme la santé pour tous est une simple mesure, elle ne peut pas remplacer une vision politique (…). Le problème est qu’en face de ce régime, nous ne voyons aucune politique publique alternative, ni hier, ni demain proposée par la classe politique actuelle rassemblée dans 900 partis politiques », lit-on dans son étude.
De l’avis de cette organisation de la société civile, « la maternité pour tous est une bonne initiative humaniste qui ne peut pas remplacer une vision politique ».
Face à cette vacuité, la société civile par la voie de l’ODEP préconise une vision politique alternative de la santé publique pour la RDC.
Dans cette nouvelle vision politique, cette organisation souhaite notamment que le gouvernement puisse accorder la priorité à la médecine rurale sur la médecine urbaine. L’ODEP dénote que le développement n’est possible que si l’activité économique a pour moteur l’ensemble de la population.
« Or, 80 % sont des ruraux. Malgré les bouleversements apportés par la prétendue modernité des villes, notre population rurale demeure la seule détentrice de la continuité et de la stabilité sociale. C’est donc logiquement à cette part importante de nos ressources humaines que nous devrons consacrer l’Essentiel de nos préoccupations en matière de santé publique. La situation actuelle, c’est-à-dire le désert sanitaire de nos régions rurales est humainement inadmissible », peut-on lire dans cette étude.
Le Président du conseil d’administration Florimond Muteba et le docteur Jacques Mangala, coordonnateur des experts santé de l’ODEP qui ont réalisé cette étude insistent aussi sur la nécessité d’accorder la priorité à la médecine préventive plutôt qu’à la médecine de soins. Bien plus, ils mettent l’accent sur la nécessité d’accorder aussi la priorité à la protection maternelle et infantile et à l’éducation sanitaire.
In fine, l’ODEP met le curseur sur la médecine globale qui vise à promouvoir la santé plus qu’à se contenter de traiter la maladie et qui concerne la personne malade placée dans son milieu plutôt qu’un cas isolé à l’hôpital.
Cette médecine devra s’attaquer aux causes et aux mécanismes des affections et non seulement à leurs effets. Dans cette optique, pense l’ODEP, une formation efficace du personnel de la santé ne devra pas se limiter à l’hôpital mais devra comporter aussi l’étude du milieu humain (où peuvent s’identifier les facteurs et les causes des états pathologiques).
Dostin Eugène LUANGE