L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) dénonce, dans un communiqué de presse publié ce vendredi 29 septembre, « le scandale et le record historique » des pratiques de dépassements budgétaires dans quasiment 22 ministères et 7 institutions publiques, dont la Cour des comptes en 2022.
Là où le bât blesse, indique cette organisation de contrôle des finances publiques, c’est le fait de voir les deux chambres du parlement que sont l’Assemblée nationale et le Sénat, être mêlées dans ces pratiques alors que ce sont elles qui sont l’autorité budgétaire qui vote le budget et qui en suit l’exécution. Le Professeur Florimond Muteba, Président du Conseil d’Administration de l’ODEP se questionne s’il doit se vouer à quel saint.
« Le ministre des Finances, enfant chéri du régime lui-même en dépassement de 182%, tire ainsi sur tout le monde, président de la République, y compris avec un taux de 190% de dépassement budgétaire. C’est tout de même un signal fort de l’argentier national qui dit en gros « Trop, c’est trop », nous sommes en train de tuer la République : « Halte aux dépassements budgétaires ». Le Parlement avec les taux de dépassement de 145% pour l’Assemblée nationale et de 184% pour le Sénat. Mais ce sont eux l’autorité budgétaire qui vote le budget et a l’obligation d’en suivre l’exécution. À quel saint se vouer ? Le pays est mort avec ses 900 partis politiques et une kyrielle des candidats à tous les niveaux qui n’aspirent, comme des charognards, qu’à venir à bout du cadavre de l’éléphant mort tué par la classe politique actuelle qu’est la RDC », déplore le Professeur Florimond Muteba.
Pis, l’ODEP est d’avis que l’autre grand scandale dans cette situation, c’est celui de la Cour des comptes, l’institution supérieure de contrôle, « qui est atteinte aussi par ce cancer mortel qui s’est métastasé dans tous les organes du corps que sont nos institutions et notre administration avec son taux de dépassement de 126% ».
Florimond Muteba se pose la question de savoir comment cela a-t-il pu être possible. De ce fait, il exhorte le chef de l’État, Félix Tshisekedi à prendre des mesures visant le respect du circuit de la dépense publique et le plan d’engagement budgétaire par son propre cabinet.
In fine, il invite l’IGF et la Cour des comptes à procéder au contrôle périodique et régulier afin de redresser à temps tout dérapage et à initier un audit sur la gestion de tous les projets financés par le trésor public, et de leurs régularités conformément aux lois de la République régissant les finances publiques. Mais aussi l’étendre à la période avant la prise de fonction du Président Félix Tshisekedi.
Dostin Eugène LUANGE