Près de 9 mois après la publication par l’Inspection générale des finances (IGF) des révélations accablantes sur le contrat Sicomines, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) dénonce l’oubli dans le chef du gouvernement qui, selon lui, est devenu comme une stratégie pour couvrir des négociations opaques.
Dans un communiqué publié vendredi 10 novembre 2023, le Président du conseil d’administration de cette structure, Florimond Muteba, exhorte les congolais à ne pas oublier ce dossier qui a occasionné la perte de plus de 17 milliards de dollars américains en 15 ans et la perte de 350 millions de dollars investis dans les quelques infrastructures.
De son avis, l’oubli volontaire enfonce le pays dans l’obscurantisme et n’aide ni la construction d’un pays démocratique ni moins son émergence.
« Depuis les révélations de l’IGF, une commission des experts comprenant quelques activistes de la société civile s’est mise au travail au palais de la nation et les conclusions des travaux ont été remises au Président de la République. Notre Président à la tête d’une énorme délégation, comme dans ses habitudes, s’est rendu en Chine ; il est revenu sans qu’aucun compte ne soit rendu à l’opinion tant nationale qu’internationale. Après son retour, les négociations se sont ouvertes à Kinshasa toujours localisées au palais de la nation », a écrit le professeur Florimond Muteba.
Et de poursuivre : « Depuis lors, c’est le silence et l’opacité totale. Comme dans la culture de la mafia mondiale, c’est l’Omerta, la loi du silence qui profite, d’ailleurs aux criminels du régime passé qui ont de manière ostentatoire blanchi leur butin dans milles réalisations tant à Kinshasa que dans les provinces de la RDC et dans des pays étrangers. Doit-on croire que le régime compte sur l’oubli pour passer sous silence, les résultats d’une nouvelle arnaque de la décennie qui commence ? ».
L’ODEP dit camper sur les positions et recommandations de la société civile du 1er mars 2023 et exige la levée de l’opacité qui couvre ce grand dossier scandaleux. Dans leurs recommandations, la société civile dénonçait notamment toute politisation de ce dossier, qui selon elle, est technique et susceptible de recours devant les cours et tribunaux compétents.
Dostin Eugène LUANGE