L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), une structure de la société civile, spécialisée dans le contrôle citoyen des finances publiques de la RDC, a publié un nouveau rapport ce mardi 5 décembre 2023.
Ledit rapport a deux axes : le premier montre comment les finances publiques a été un débat délibérément ignoré au cours de la campagne électorale pour la présidence de la RDC et le second axe met en évidence le bilan de la gestion des finances publiques et les réformes proposées par l’ODEP de 2019-2022.
En clair, l’ODEP peint un tableau sombre de la gouvernance pendant la période sous examen. À juste titre, il indique qu’au 31 janvier 2023, la situation des finances publiques de la RDC était très préoccupante, avec un déficit budgétaire de 491 milliards de francs congolais.
De l’avis du Président du conseil d’administration de l’ODEP, Florimond Muteba, ce bilan largement négatif ne peut être mis totalement sur le dos de Sama Lukonde.
“Ce bilan largement négatif ne peut pas être mis totalement sur le dos de SAMA LUKONDE. Il est partagé avec le gouvernement bis de la Présidence de la République : un Directeur de Cabinet, trois adjoints, 17 conseillers principaux à la tête de 17 collèges de conseillers, des conseillers spéciaux, des conseillers privés tous ayant rang de Ministres et assumant des tâches propres aux Ministères Sectoriels du Gouvernement”, a-t-il écrit.
À l’en croire, “il va s’en dire que Sama Lukonde a été un premier Ministre faible et affaibli entre autre par le gouvernement bis de Felix TSHISEKEDI qui fonctionne comme s’il était dans un régime Présidentiel alors que notre constitution a instauré en RDC un Régime à la française semi-présidentiel”.
F. Muteba soutient que cette pagaille, ce dysfonctionnement institutionnel n’a pas laissé le Premier ministre assumer les pouvoirs que lui donne la Constitution.
Le numéro un de l’ODEP conseille aux candidats présidents de la République de ne pas éluder le débat sur les finances publiques. A l’inverse, il montre dans cette étude l’importance de la rationalité de la dépense qui a notamment permis à la Chine, la Corée Sud et du Nord d’enregistrer d’énormes succès.
Robert BUTARE