Le compte-à-rebours avait déjà commencé en République démocratique du Congo pour le rendez-vous électoral de ce 20 décembre. Plus de 44 millions d’électeurs congolais sont attendus dans les urnes pour élire un président de la République, des députés nationaux et provinciaux et pour la première fois dans de grandes villes, des conseillers communaux.
De toutes ces élections, il faut reconnaître que c’est la présidentielle qui attire plus d’attention, tant l’enjeu pour le pays est de taille.
Face au président sortant et candidat à sa propre succession, Félix Tshisekedi, certains candidats sont attendus à l’instar de Moïse Katumbi, ancien gouverneur de l’ex-Katanga et de Martin Fayulu, candidat malheureux en 2018.
Qui part favori ? Jusqu’ici, la quasi-totalité des sondages réalisés dans le cadre de cette présidentielle donnent Félix Tshisekedi vainqueur.
Nous avons obtenu en exclusivité un sondage commandé par trois des ambassades en RDC importantes en termes d’influence.
Et cette étude donne Félix Tshisekedi largement vainqueur avec 57,1%. Loin devant ses adversaires. Alors que certains prédisaient un duel Tshisekedi – Katumbi dans la course à la présidentielle, l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga n’est même pas deuxième dans ce sondage tiré de trois sources diplomatiques. Il est devancé par Martin Fayulu (19,8 %), et le candidat numéro 3 Moise Katumbi est redescendu à 17,4 %.
Comment expliquer ce fossé creusé par Félix Tshisekedi face à ses adversaires et la dégringolade de Moïse Katumbi ?
Il faut dire que la campagne électorale qui s’achève le 18 décembre n’a pas été une partie de plaisir pour Moïse Katumbi. Au-delà d’une mobilisation du public bien plus faible qu’on pouvait l’imaginer, l’homme n’a pas pu convaincre dans son discours, parfois tourné en dérision dans les réseaux sociaux, étalant son déficit de communication.
Le candidat numéro 3 semble également être rattrapé par les derniers scandales sur sa nationalité zambienne présumée.
Une série de preuves irréfutables ont fuité sur les réseaux sociaux appuyant que Moise Katumbi aurait plusieurs fois voyagé aux États-Unis avec un passeport zambien, notamment avec une vidéo démonstrative de ses données de voyage sur un site officiel américain. Quelques jours après, maladroitement, un cadre de son parti, Christian Mwando Nsimba, a reconnu que son patron de parti aurait reçu un passeport diplomatique zambien de « courtoisie».
Une autre preuve d’une de ses demandes de visa à l’ambassade de Grande Bretagne en Afrique du Sud, est venue renforcer tous les doutes ressentis par la population congolaise sur ce candidat qui ne semble pas dire toute la vérité sur sa vie, ses identités, et ses accointances obscures…
En outre, certaines sources évoqueraient également ses liens de plus en plus étroits et évidents avec James Kabarebe, Bertrand Bisimwa. Ce qui l’ oblige à ne jamais prendre officiellement position contre le Rwanda et son président dans la guerre d’agression dans l’Est.
L’annonce hier, vendredi, de l’alliance de Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, avec le M23 et d’autres mouvements politique et militaire a été largement relayé par des journalistes réputés proches de Moïse Katumbi.
Les origines burundaises de sa femme Carine Katumbi, et son annonce de supprimer le rôle de première dame dans un pays qui en a la culture est-ce une manière, maladroite, de chercher à rassurer les Congolais que cette dernière, malgré ses origines n’aura aucune influence dans les affaires de l’Etat ? Ça ne semble malheureusement pas convaincre grand monde.
LE COUP DE FIL DE JAMES KABAREBE QUI CHANGE TOUT
Selon nos informations, James Kabarebe aurait appelé Corneille Nangaa, il y a quelques semaines, pour lui demander de prendre position en soutenant le M23, s’il voulait avoir la chance d’être dans la short-list du gouvernement de Moïse Katumbi.
Quant à Félix Tshisekedi, sa montée dans le sondage pourrait s’expliquer par la présentation de son bilan dans le domaine de la santé, avec la gratuité de la maternité, de l’enseignement avec la gratuité de l’école primaire, dans les finances avec l’augmentation subtentielle du budget de l’État ou encore la construction de nombreuses infrastructures sportives. Sans compter la construction des infrastructures avec le projet de développement des 145 territoires, tous les jours de plus en plus visibles.
CP