Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a décaissé une somme de 202,1 millions de dollars américains à l’achèvement de la cinquième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit pour la République démocratique du Congo.
«L’achèvement de la cinquième revue a permis un décaissement immédiat équivalent à 152,3 millions de DTS (environ 202,1 millions de dollars américains) afin de soutenir les besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à 913,8 millions de DTS environ 1219,1 millions de dollars américains », a relevé le communiqué du FMI.
Selon ce communiqué, la situation socio-politique et sécuritaire est de plus en plus complexe, reflétant les prochaines élections générales du 20 décembre 2023 et le conflit en cours dans l’est de la RDC.
« Malgré ce contexte, l’économie demeure résiliente, avec une croissance du PIB réel projetée à 6,2 % en 2023, soutenue par un secteur extractif toujours dynamique malgré les chocs négatifs des termes de l’échange », a noté la source.
À en croire la même source, la forte dépréciation du franc congolais a eu un impact sur l’inflation, qui a atteint 23,3 % en glissement annuel en juillet 2023, avant de diminuer modérément à la suite des mesures prises par la Banque centrale du Congo (BCC).
Le déficit du compte courant reste élevé, en raison de la détérioration des termes de l’échange et de l’augmentation plus importante que prévue des importations. L’accumulation de réserves internationales a ralenti en raison d’un manque à gagner des recettes minières libellées en dollars et des interventions effectuées par la BCC pour parer les pressions à la dépréciation du taux de change.
Les progrès réalisés par la FEC jugés satisfaisants
Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Le communiqué a fait savoir qu’à fin juin 2023 qu’un des critères de réalisation (CR) et deux objectifs indicatifs n’ont pas été atteints. Il s’agit du CR sur le solde budgétaire intérieur, ainsi que des objectifs liés au plancher des dépenses sociales et plancher des recettes du gouvernement central.
Par ailleurs, en laissant attendre le FMI, le déficit budgétaire intérieur de 2023, bien que plus étroit qu’en 2022, devrait se creuser par rapport à la quatrième revue en raison de recettes inférieures aux prévisions et d’un ajustement insuffisant des dépenses, qui ont été réorientées vers la sécurité et les élections.
La mobilisation continue des recettes, la maîtrise des dépenses notamment grâce à la suppression progressive des subventions aux carburants et l’amélioration de l’efficacité de la chaîne des dépenses sont essentielles pour créer un espace pour les dépenses sociales, les investissements prioritaires et l’apurement des arriérés.
Les réformes qui renforcent la gouvernance et la transparence budgétaires, améliorent la crédibilité budgétaire et limitent le recours aux procédures d’urgence et les dérapages dans la gestion de la trésorerie devraient se poursuivre afin de renforcer les cadres de gestion des finances publiques et des investissements publics.
« Au-delà de la volonté de la banque centrale de resserrer sa politique monétaire, le renforcement du cadre de mise en œuvre de la politique monétaire est essentiel pour parvenir à la stabilité des prix et renforcer l’attractivité du franc congolais », selon le communiqué.