Le prix d’un sac de charbon de bois a considérablement augmenté dans la localité de Kiwanja, située dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Cette situation remonte à la mi-janvier 2024. Des habitants locaux demandent une réduction des prix, alors que le budget des ménages est déjà affecté.
Une femme au foyer, résidant dans le quartier de Buturande à Kiwanja, a déclaré à Doseco.cd qu’auparavant, un sac de charbon de bois se vendait à 35 000 FC, mais qu’il se négocie désormais à 50 000 FC. Elle n’a cependant pas précisé les raisons de cette hausse, mais a souligné que cette augmentation de prix a déjà des répercussions sur le budget familial.
« Nous constatons simplement une augmentation du prix du charbon de bois, mais nous ne connaissons pas les raisons. En ce qui concerne le budget familial, nous réalisons que cette hausse de prix nous impacte. Si un article que nous achetions à 30 000 FC voit son prix augmenter de 15 000 FC, cette somme aurait pu être utilisée autrement, mais elle est désormais consacrée à l’achat d’un seul article. Nous avons l’impression d’être lésés. De plus, il y a certains besoins que nous parvenions à satisfaire, mais actuellement ce n’est plus possible », s’est-elle plainte.
Interrogé à ce sujet, un charbonnier nommé Désiré Safara a indiqué que plusieurs raisons justifient la hausse du prix du charbon de bois à Kiwanja. Il a notamment mentionné la rareté de ce combustible ainsi que le fait que certains de ses collègues sont partis dans leurs champs pour préparer la nouvelle saison agricole.
« Le charbon de bois est devenu rare. Il n’est produit que dans une seule zone près de Mulamba. C’est pourquoi le prix du charbon a augmenté. Auparavant, nous produisions du charbon à Kakuno, Carrière et même à Kalindi. Mais dans ces zones, il n’y a plus de charbon. De nombreux charbonniers sont également des agriculteurs. Ils sont partis dans leurs champs », a-t-il expliqué.
Il est à noter qu’en décembre dernier, plusieurs habitants du territoire de Rutshuru qui avaient envahi une partie du Parc national des Virunga (PNVi) autour de Mabenga pour exploiter le bois en vue de produire du charbon de bois, ont été évacués de cette zone par les Forces armées de la République démocratique du Congo.
En septembre 2022, les autorités dudit parc ont entamé la construction d’une seconde centrale hydroélectrique le long de la rivière Rutshuru, dans le but de lutter notamment contre le trafic de charbon de bois, souvent présenté comme le « principal responsable de la déforestation ».
Scott Wilamba