Alors que la dernière session de la période 2019-2023 a été suspendue le 28 novembre, la clôture officielle, prévue pour le 15 décembre, s’est heurtée à un obstacle inattendu – l’incapacité à convoquer une plénière, au moment où les députés étaient en pleine campagne électorale. Retour sur la production législative de cette dernière législature.
C’est une législature qui restera dans les annales pour le basculement inédit de la majorité parlementaire, une période de transformation politique et institutionnelle significative.
De la reconfiguration de la majorité parlementaire au boycott de l’adoption de la loi sur la répartition des sièges par les députés de l’opposition, en passant par la destitution du bureau de Jeanine Mabunda, le vote de la motion de censure contre le gouvernement Ilunkamba, la destitution de Jean-Marie Kalumba, ministre de l’Économie, la pétition contre Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, l’état d’urgence sanitaire, l’état de siège, l’invalidation des députés dits « absentéistes », l’entérinement controversé des membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et des juges de la Cour constitutionnelle, l’adoption de la recommandation assortie de la révocation du directeur général de la Société nationale d’électricité (Snel) et l’alignement de la controversée proposition de loi sur la nationalité dite « loi Tshiani » aux calendriers des travaux, la législature 2019-2023, qui s’est achevée le 28 novembre, aura été politiquement mouvementée.
Pourra-t-on en dire autant de sa production législative ?
Le 14 novembre, Félix Tshisekedi, président de la République, a commencé son discours sur l’état de la nation avec des éloges aux députés nationaux et sénateurs congolais sur l’« assiduité avec laquelle ils se sont acquittés de leurs missions principales ». Vraiment ? Talatala revient sur ce qu’a été la production législative, depuis le début de sa collecte des données à l’Assemblée nationale, soit de septembre 2020 à septembre 2023.
Marquée par des tensions politiques entre les alliés au pouvoir et la reconfiguration de la majorité parlementaire, la législature 2019-2023 n’aura pas été à mesure d’adopter dix propositions de loi au cours d’une session ordinaire. Le plus grand nombre des propositions adoptées (8) s’est réalisé au cours de la dernière session de septembre 2023. Durant les 27 mois de sessions ordinaires s’étalant de septembre 2020 à septembre 2023, l’Assemblée nationale n’a ainsi dépassé qu’une seule fois la barre de cinq propositions de loi adoptées par session.
Au cours de la législature qui vient de s’achever, l’Assemblée nationale a adopté, au total, 21 propositions de loi sur 100 initiatives déposées par les députés, soit 21%, selon le décompte établi par Talatala à partir de septembre 2020, année du début de la collecte des données par le baromètre.