Dans le cadre de la célébration du 18ème anniversaire de la constitution congolaise, l’Institut pour la Démocratie, la Gouvernance, la Paix et le Développement en Afrique (IDGPA) a organisé un colloque scientifique le samedi 17 février 2024 à Kinshasa, capitale de la RDC. Ces assises ont été placées sous le thème : « La constitution de la RDC du 18 février a 18 ans ».
Devant un public composé de chercheurs en droit constitutionnel, politologues, sociologues, historiens et étudiants en droit, le professeur Jacques Ndjoli a souligné l’urgence de réécrire ou du moins de relire la constitution.
Il a mis en avant l’importance de s’approprier cette loi fondamentale par le comportement, soulignant que sans cette appropriation, la constitution resterait inefficace pour garantir la bonne gouvernance et combattre l’impunité. En cas de réécriture, il préconise un débat général impliquant un comité scientifique multidisciplinaire pour aborder les problèmes de gouvernance du pays.
« Une relecture est nécessaire, c’est-à-dire une appropriation ou une mise en œuvre de la constitution par le comportement. Une posture est un modèle de comportement. C’est ce que l’on appelle le soft law, qui donne un contenu qualitatif par la pratique. Cependant, il y a un écart entre ce qui est écrit et les acteurs. Si nous ne comprenons pas l’esprit de la constitution qui vise à garantir la bonne gouvernance et à lutter contre l’impunité, elle restera étrangère à notre vie et n’aura pas d’impact sur la gouvernance globale », a-t-il déclaré.
En accord avec cette perspective, le professeur André Mbata a souligné l’importance de comprendre la constitution dans son ensemble, et non de manière morcelée. Il a également noté une surabondance de débats constitutionnels sur les réseaux sociaux numériques, incitant ainsi l’élite intellectuelle à s’exprimer dans un cadre approprié.
« Le 18 février 2006, le président de la République avait promulgué la constitution entrée en vigueur le même jour. Avoir 18 ans marque la maturité ; pour une constitution, c’est un événement majeur. Le 18ème anniversaire de la loi fondamentale offre à la nation congolaise, et en particulier à son élite intellectuelle et politique, une occasion unique de réflexion », a-t-il indiqué.
Lors de ce colloque, plusieurs éminents chercheurs, tels que l’historien Isidore Ndaywel, le constitutionnaliste Jean Louis Esambo et le sociologue Émile Bongeli, ont également plaidé en faveur de la révision de la constitution, soulignant son rôle essentiel pour assurer une gouvernance efficace en RDC.
Dostin Eugène LUANGE