Le président de la République, Félix Tshisekedi, s’est exprimé lors d’un briefing avec la presse, organisé le jeudi 22 février 2024 par le ministre de la communication et médias, abordant divers sujets d’importance nationale.
Au cours de cette rencontre, le chef de l’État a tiré à boulets rouges sur l’accord conclu entre l’Union européenne (UE) et le Rwanda concernant la création d’une chaîne de valeur pour les minerais stratégiques et critiques. Il a dénoncé cet accord comme un mauvais présage pour les relations entre les parties.
« L’Union européenne, j’espère qu’elle ne va pas jouer ce jeu-là. L’UE ce sont des hauts fonctionnaires. La RDC, nous n’allons pas nous arrêter-là. Nous allons user de toutes les voies diplomatiques et judiciaires pour empêcher et faire annuler cet accord qui a été signé. C’est un très mauvais début qui indique que l’UE est très mal engagée comme si elle nous faisait la guerre par procuration. L’encouragement donné au voleur est très dangereux pour la paix dans la région », a-t-il dénoncé.
Par ailleurs, F. Tshisekedi a rejeté toute discussion avec les membres du groupe rebelle M23, privilégiant des pourparlers directs avec le Rwanda.
« Je ne discute pas avec le M23. Les discussions, je les veux avec le Rwanda parce que c’est lui mon agresseur », a-t-il affirmé.
En ce qui concerne les ministres cumulant des fonctions, le président Tshisekedi a assuré qu’ils ne toucheront pas deux émoluments simultanément. Il a indiqué que ceux restant au gouvernement seront remplacés à l’Assemblée nationale par leurs suppléants jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.
L’UE et le Rwanda ont conclu le 19 février un protocole d’accord visant à renforcer leur coopération dans le secteur minier, notamment en ce qui concerne des matières premières critiques telles que le tantale, l’or et le tungstène. Bruxelles met l’accent sur la traçabilité et la lutte contre le trafic de minéraux, garanties par cet accord.
Cependant, la commission européenne justifie également son choix en invoquant l’État de droit qui existerait au Rwanda, un pays pourtant connu pour la répression des opposants politiques.
Dostin Eugène LUANGE