Le Président de la République, Félix Tshisekedi, est attendu ce mardi 27 février 2024 à Luanda, en Angola, à l’invitation de son homologue angolais Joao Lourenço, médiateur attitré dans la crise sécuritaire à l’Est de la RDC.
Ce déplacement s’inscrit dans le cadre d’une énième tentative de rapprochement entre Félix Antoine Tshisekedi et le président Paul Kagame du Rwanda, pays agresseur de la RDC, après l’échec du mini-sommet d’Addis-Abeba, dont l’objectif était d’amener les deux antagonistes à renouer le fil du dialogue.
L’option des consultations séparées entre le président Joao Lourenço et ses deux homologues Tshisekedi et Kagame avait été levée à partir de la capitale éthiopienne suite à l’impossibilité de les réunir en tête-à-tête afin qu’ils puissent se parler. Ainsi donc, le Président de la RDC est le premier à se rendre à Luanda en vue de donner sa position par rapport aux appels des organisations internationales et africaines au règlement pacifique du conflit.
On retient de Félix Tshisekedi qu’il n’est pas foncièrement contre un dialogue avec Paul Kagame mais cela ne peut se faire sans la satisfaction de quelques préalables, notamment le retrait des troupes rwandaises des territoires congolais qu’elles occupent depuis bientôt deux ans, la cessation du soutien de l’armée rwandaise aux terroristes du M23, le désarmement des combattants du
M23 et leur casernement, conformément à la feuille de route de Luanda et au processus de Nairobi. Comme si cela ne suffisait pas, le dossier sécuritaire de l’Est de la RDC s’est compliqué davantage avec l’annonce publique de la signature, le mardi 20 février 2024, d’un accord de coopération minière entre l’Union Européenne et le Rwanda.
A Luanda, Félix Antoine Tshisekedi va également soumettre à Joao Lourenço ce dossier qui a tout l’air d’un complot de la communauté internationale contre Kinshasa, sous couvert de l’agression rwandaise dans la partie Est du territoire congolais.
Le « cahier de charges » de la RDC est si lourd que d’aucuns estiment que les chances d’un dialogue entre Kinshasa et Kigali sont vraiment minimes, d’autant que du côté de Paul Kagame, on n’a jamais perçu le moindre souci du règlement de la crise sécuritaire congolaise par des voies pacifiques. D’où, les observateurs notent également que lors du dernier briefing de presse qu’il a co-animé le jeudi 22 février avec Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, Félix Tshisekedi a souligné que si les initiatives de paix parrainées par les Etats-Unis d’Amérique, la France, l’Union Africaine et autres ne donnaient aucun résultat, le règlement de la crise sécuritaire congolaise par les armes n’était pas à exclure.
DosEco.cd avec le Phare