En 2023, les régies financières de la République démocratique du Congo ont enregistré une sous-performance de 5 milliards de dollars américains par rapport aux prévisions de 14,8 milliards de dollars américains, d’après un communiqué du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL), publié ce jeudi 21 mars 2024.
Cette structure a mis en exergue ce constat après avoir examiné les opérations financières du Trésor public liées à l’exécution de la loi de finances pour l’exercice 2023.
Selon le CREFDL, dirigé par Valérie Madianga, cette sous-performance des régies financières pour l’exercice fiscal 2023 est considérée comme une faute de gestion sujette à des sanctions en vertu de l’article 129 de la loi n°11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques.
En ce qui concerne les dépenses, l’État a dépensé 11,0 milliards de dollars américains au cours de l’exercice 2023, contre des prévisions de 14,8 milliards de dollars américains. Cela signifie que des dépenses pour un montant de 3,8 milliards de dollars n’ont pas été effectuées au cours de cette période.
En comparant les recettes réalisées et les dépenses effectuées, un déficit budgétaire de l’ordre de 1,2 milliard de dollars américains a été constaté, une première depuis les réformes des finances publiques de 2011. Ce déficit a entraîné une augmentation significative des emprunts sur le marché intérieur.
Le CREFDL note également une forte augmentation des dépenses exceptionnelles qui ont atteint 2,4 milliards de dollars par rapport aux prévisions de 601,7 millions de dollars, ce qui représente un taux d’exécution de 407,3%. Selon le plan de trésorerie du gouvernement central, ces fonds ont été alloués aux élections, à l’armée et aux dépenses humanitaires.
Pour remédier aux pratiques budgétaires néfastes persistantes, le CREFDL recommande au gouvernement de rationaliser les dépenses publiques afin de répondre aux priorités de la population, de suivre de près les recettes non réalisées en 2023 pour les recouvrer au cours de l’exercice budgétaire 2024.
En outre, il est suggéré que le gouvernement respecte le pacte de stabilité du cadre macroéconomique signé en août 2020 et évite de gonfler les chiffres afin de ne pas donner l’impression que les recettes publiques ont augmenté alors que les comptes du trésor sont déficitaires.
Dostin Eugène LUANGE