La société suisse Nespresso, spécialisée dans les capsules de café et filiale du géant alimentaire Nestlé, a investi 20 millions de dollars américains en République démocratique du Congo pour renforcer sa production locale de café.
C’est ce que rapporte une dépêche de l’Agence de presse Belga. Selon la même source, Nespresso prévoit également de lever 20 millions de dollars supplémentaires, en collaboration avec d’autres partenaires, pour soutenir les producteurs de café de la région du Kivu, en RDC.
En 1980, le café était le deuxième produit d’exportation le plus important de la RDC, après le cuivre, mais son offre a diminué au début des années 2000 en raison de l’instabilité politique et de la guerre civile, comme le rappelle le groupe suisse.
La culture du café a été découverte en 1902 en Afrique centrale et s’est rapidement étendue au Cameroun, en Côte d’Ivoire et en Guinée. Le café robusta africain a été transplanté à Ceylan très tôt, importé du Congo, pour aider à lutter contre la rouille caféière de type Hemileia vastatrix, qui a décimé 90 % des plants de cette île.
La production caféière du Congo belge a bénéficié de la hausse des cours du robusta sur les marchés mondiaux, en particulier sur le marché d’Anvers, dans les années 1920, exprimée en francs par kilogramme.
La prospérité agricole a entraîné la multiplication des plantations congolaises, en particulier celles de café, pendant la période du décollage caféier de 1928-1929, par les grandes sociétés coloniales.
D’autre part, la culture de l’arabica a débuté en Ituri par des Congolais autochtones. La sélection agronomique rigoureuse menée au Congo belge, à partir de 1930 avec des variétés sélectionnées en Indonésie et des populations sylvestres locales, a permis de réduire la sensibilité au scolyte du grain grâce à une fructification plus regroupée, et d’augmenter la productivité, passant de 250 kg à une tonne de café par hectare en un peu plus de 25 ans, accélérant la diffusion de la culture du robusta.
Après un essor en 1928, la production caféière a été multipliée par vingt en six ans pour atteindre 12 000 tonnes en 1934.
Le Congo belge était notamment absent de la liste des treize premiers pays exportateurs mondiaux de café à la fin des années 1930. Après 1940, des « comités de défense » ont été créés dans l’Est, à Stanley-ville, le lieu le plus éloigné atteignable par bateau en remontant le fleuve Congo depuis Kinshasa, et à Costermansville, sur la rive sud-ouest du lac Kivu, où les planteurs de café et de quinquina se plaignaient à la fois de l’inaction du gouvernement et de sa collusion avec les grandes sociétés.
Au cours des décennies suivantes, la RDC a progressé fortement pour atteindre la sixième place mondiale en 1953, avec 33 000 tonnes, puis tripler ce volume pour atteindre 90 000 tonnes en 1960.
En 1989, les exportations de café étaient élevées, atteignant 119 320 tonnes, mais elles ont fortement diminué de 1994 à 2003, peut-être en raison de la guerre civile de 1997 et 1998.
La maladie du flétrissement du caféier a également affecté la croissance dans certaines régions. Après la signature de l’accord de paix en décembre 2002, mettant fin à la guerre civile, la production de café est passée de 32 000 tonnes en 2002 à 40 000 tonnes en 2003. En 2006, la production de café, en termes de sacs de 60 kg, a été de 100 000 sacs d’Arabica et de 470 000 sacs de Robusta.