Dans le cadre de leur campagne de lutte contre l’impunité amorcée depuis le mois de février, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) et l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) demandent au président de la République, Félix Tshisekedi, d’instruire la ministre de la justice Rose Mutombo à transmettre en toute urgence les dossiers de détournement de plus de 24 millions de dollars au préjudice de la Gécamines et du trésor public au procureur général près la Cour de cassation afin que ce dernier amorce les poursuites judiciaires contre les présumés coupables.
Cette demande de ces organisations de la société civile, formulée ce lundi 1 avril à Kinshasa, fait suite au mutisme de Rose Mutombo, qui selon elles, consacre l’impunité de plusieurs personnalités qui ont été mises en cause par l’Inspection Générale des Finances et par la Cour des comptes.
Pour Florimond Muteba et Jean Claude Katende, respectivement PCA de l’ODEP et président de l’Asadho, l’attitude de la ministre de la justice est de nature à décourager les institutions qui luttent pour une meilleure gestion des finances publiques.
Il sied de rappeler qu’en date du 20 novembre 2023, le procureur général près la Cour des Comptes avait transmis à la ministre de la Justice deux dossiers importants pour qu’ils soient transmis au Procureur Général près la Cour de cassation.
Il s’agit du dossier à charge des prévenus Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, Albert Yuma Mulimbi, Freddy Mungaza Beya, Jacques Kamenga Tshimuna et Guy Ngongo Okende du chef de détournement des deniers publics et du dossier constitué par l’équipe d’audit de la gestion des soins médicaux à l’étranger pour les exercices 2020 à 2022.
Lors du dépôt de ces dossiers au ministère de la justice, le Vice-Ministre de la justice qui les recevait au nom de la Ministre avait promis de les transmettre au procureur Général près la Cour de Cassation pour qu’il amorce des poursuites contre les présumés coupables.
Quatre mois après que le Ministère de la justice ait été saisi, les dossiers ne sont toujours pas transmis au Procureur Général près la Cour de Cassation.
DosEco