La République démocratique du Congo a intenté un procès contre Apple, l’accusant d’utiliser des minerais provenant de mines « exploitées illégalement » dans ses produits, provenant de « mines congolaises » où « de nombreux droits humains sont violés ».
Selon l’Agence France Presse, les avocats mandatés par la RDC affirment que la société Apple utilise des minerais stratégiques achetés au Rwanda dans ses produits, selon les informations fournies par Kinshasa.
Les avocats soutiennent que le Rwanda joue un rôle crucial dans l’exploitation illégale de minerais, notamment de l’étain et du tantale en RDC. Ces minerais sont illégalement extraits, importés de manière clandestine au Rwanda, puis intégrés dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Selon un rapport de l’ONG The Enough Project datant de 2015, ces gisements de minerais sont souvent contrôlés par des groupes armés qui utilisent la violence pour contraindre des civils à travailler dans les mines et transporter ces minerais, y compris des enfants.
Les filiales d’Apple en France ont reçu une mise en demeure des avocats William Bourdon et Vincent Brengarth, et la maison mère d’Apple aux États-Unis a également été contactée. Les avocats de la RDC ont déclaré que « toutes les options judiciaires sont maintenant sur la table ».
Apple, contacté par l’AFP, a fait référence à son rapport annuel de 2023 sur les minéraux du conflit, affirmant qu’aucune preuve raisonnable n’a été trouvée pour lier ses fonderies ou raffineries de 3TG à un financement direct ou indirect de groupes armés en RDC ou dans un pays voisin.
Dans un communiqué publié en mars dernier, la Société civile de Masisi au Nord-Kivu a appelé le gouvernement congolais et d’autres institutions à prendre des mesures rigoureuses pour mettre fin au trafic frauduleux des minerais de Rubaya vers le Rwanda via la coalition M23/RDF.
Prince OKENDE