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RDC : Le Marasme du secteur pétrolier (Tribune de Serge Kadima)

Comprendre l’énigme du marasme dont souffre le secteur pétrolier dans notre pays, la  République Démocratique du Congo, renvoie directement  à la question relative à la gouvernance, mieux à la bonne gouvernance. Car gouverner c’est prévoir et anticiper dit-on.

En effet , il s’agit  d’un secteur dont la fragilité s’explique par une conjugaison  de plusieurs facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes qui appelle un certain doigté et une vigilance digne des personnes qui n’indiquent pas la chance pour espérer survivre. 

Ce nest pas sorcier ! La problématique de la cessation de fournitures des produits pétrolièrs est liée au fait que l’Etat ne respecte pas ou ne respecte que très rarement le calendrier des paiements des pertes et manques à gagner dus aux entreprises pétrolières. Les 20 dernières années, le prix ainsi que la fourniture des produits petroliers avaient connu une stabilité durable parce que les entreprises  oeuvrant dans le secteur pétrolier étaient systématiquement et régulièrement désintéressées. 

La commercialisation du carburant étant réglementée par l’Etat via le Ministère de l’Economie qui en fixe le prix,trois facteurs principaux influent sur le prix:  le taux de change,le prix sur le marché international et le volume de consommation. 

Les deux principaux sont le taux de change et le cours des produits pétrolièrs sur le marché international et les prix moyen frontière (PMF) étant donné que nous sommes importateurs.

La dernière structure des prix s’est faite à un taux indicatif de 2.270 Fc pour le dollars qui équivalait en ce moment là à 2300-2350 FC. Actuellement 1 dollar américain se change à 2.750 Fc.

La réglementation exige que le prix soit réajusté 5% de la variation des paramètres susmentionnés. Quelle n’est pas la surprise de constater  que nous sommes à plus de 20 % de la variation des paramètres ! Les prix étant fixés en franc congolais, la force des choses obligent les opérateurs à obtenir la devise américaine pour renouveler les stocks qui en plus, sont assortis des droits et taxes du fait de l’importation à payer  pour le compte du trésor. Aussi longtemps  que que l’Etat ne supporte pas la subvention convenue avec les parties prenantes,  le prix va continuer à galopper, atteignant pas des proportions records qui mettent en difficulté les ménages avec comme conséquence une inflation sans précédent des prix des biens et services. Pendant ce temps, les sociétés se trouvent amputées de marges bénéficiaires et courant le risque d’être en  cessation des paiements vis-à-vis  de leurs fournisseurs. Les consequences sont telles que ces sociétés ne peuvent plus faire face aux charges de leurs exploitations. C’est le cas actuellement  pour la SEP. Etant entrepositaire, Cette société  emblématique, par manque de paiement régulier du stockage des produits, n’est plus en mesure  d’assurer la livraison comme il se doit auprès des stations services. En effet, elle vit grâce aux frais de prestations de son entreposage.

Il est important  de rappeler que cette pratique de la subvention existe depuis fort longtemps  et comme indiqué  précédemment, les 20 dernières années la situation  était  largement  maîtrisée.

Des blocages ont commencé à être constaté constatés depuis l’avènement du Gouvernement Sama Lukonde  notamment parce que le ministère en charge des finances, alléguant qu’il n’y aurait pas assez de ressources, avait choisi d’improviser un  accord, du reste endossé par le ministre ayant en charge  l’économie, préconisant de faire racheter la dette par les banques commerciales. Sauf que celles-ci  n’ont jamais voulu exécuter  ledit accord par peur de se retrouver elles-mêmes bloquées face à l’insolvabilité de l’Etat.

Au demeurant, avec un peu de doigté et de compétence et surtout avec une bonne dose de gestion orthodoxe, il y a moyen d’éviter à la population ce marasme qui ne fait qu’aggraver la misère déjà trop palpable.

Serge Kadima, cadre à l’OCC

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