Dans le but de lutter contre la corruption en République Démocratique du Congo, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) demande au Chef de l’État, Félix Tshisekedi, d’autoriser la Cour des comptes à juger les ministres, les responsables des institutions parlementaires et les gouverneurs des provinces impliqués dans des fautes de gestion compromettantes.
Dans un communiqué publié ce lundi 13 mai 2024, le PCA de cette organisation, Florimond Muteba, souligne la nécessité de réviser la loi organique de la Cour des Comptes pour lui permettre de poursuivre et de juger les ordonnateurs politiques sans avoir à passer par leurs autorités hiérarchiques.
“Il serait souhaitable que, pour permettre à cette institution financière de combattre efficacement la corruption, de l’habiliter à poursuivre et à juger les ordonnateurs politiques que sont notamment les ministres, les responsables des institutions parlementaires ainsi que les Gouverneurs des provinces et leurs ministres, qui jusqu’ici échappent à sa juridiction. Les fautes de gestion les plus compromettantes sont commises par cette catégorie des gestionnaires. La loi organique de la Cour des comptes doit être revue pour permettre à la Cour des comptes de poursuivre et de juger les ordonnateurs politiques, de bloquer les comptes bancaires des auteurs des irrégularités graves de gestion et de leur interdire de sortir du territoire national, sans passer par leurs autorités hiérarchiques”, a écrit le PCA Florimond Muteba dans un communiqué parvenu à DosEco.cd.
Ce plaidoyer de la société civile intervient après la première audience de la Cour des comptes en matière de discipline budgétaire et financière qui s’est tenue le 7 mai dernier, au cours de laquelle trois agents publics étaient appelés à répondre de fautes de gestion commises dans l’exercice de leurs fonctions de comptable principal.
Il est clair qu’au cours de l’audience publique solennelle de rentrée judiciaire pour l’année judiciaire 2023-2024, le Premier Président de la Cour des comptes a affirmé sa ferme volonté de faire de cette institution un instrument de lutte contre la corruption, les détournements et les fraudes en mettant l’accent sur la répression des fautes de gestion.
La rédaction