Les salaires des fonctionnaires sont libellés et payés en Francs congolaispendant que les prix des biens et services sont fixés en dollars américains et convertis en Francs au taux de change du jour. Le taux de change se dépréciant de jour en jour, entraîne à la baisse le pouvoir d’achat des fonctionnaires.
La stabilisation du pouvoir d’achat des congolais exige au préalable non seulement la stabilité de la monnaie nationale et du taux de change du Franc par rapport au dollar, mais aussi la fixation d’un salaire minimum garanti reflétant le coût réel de la vie. On ne peut pas espérer stabiliser le pouvoir d’achat en partant d’un niveau de salaire insuffisant et ne reflétant pas le coût de la vie dans le pays. Il est regrettable que la lutte contre la dollarisation pour rétablir l’exclusivité monétaire nationale soit traitée comme un sujet divers alors qu’elle devrait être la priorité de la politique economico financière du pays. La dualité monétaire empêche la conception et la mise en œuvre d’une
politique économique stimulative et d’une politique monétaire nationale indépendante et crédible.
Posons-nous cette question: à quoi sert le Franc congolais dans les conditions actuelles où elle coexiste avec le dollar américain sur le sol congolais? Pourquoi le Congo a-t-il abandonné le combat de la souveraineté nationale pour se soumettre à la violence de la monnaie américaine? Pourquoi un pays souverain accepte que son système financier soit constitué des banques étrangères et ne fait pas d’efforts suffisants pour créer des banques congolaises ? Qu’elle est notre vision dans les domaines de la monnaie et du système financier qui devraient constituer le soubassement d’une véritable économie nationale?.
En réalité, le pays n’a pas de politique économique et financière car l’attention des ministères des finances et de l’économie est maladroitement orientée vers la maximisation des recettes publiques tout en ignorant les autres aspects qui entrent en ligne de compte dans la détermination du pouvoir d’achat.La patrie ou Ia mort !
Professeur Noël Tshiani Muadiamvita