Le Président du conseil d’administration de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), Florimond Muteba, attire l’attention des Congolais sur la nécessité de prendre en main leur destin pour le développement économique de leur pays.
Soixante-quatre ans après l’accession de la RDC à l’indépendance, ce professeur d’universités peint un tableau peu reluisant de la situation économique de la RDC qui continue de sombrer dans l’extraversion héritée de la colonisation.
“Il n’y aura pas d’issue si nous ne comprenons pas que nous devons prendre en main notre destin, c’est-à-dire compter sur nos propres forces, qui sont le peuple qu’il faut former. Nous devons le préparer à une révolution culturelle. L’homme actuel a été éduqué dans une école belge qui a été mise en place au Congo non pas pour le développement du Congo, mais pour créer des acolytes”, a déclaré le Professeur Florimond Muteba.
Selon lui, l’homme congolais n’est pas hostile au développement, mais il est plutôt aliéné dans son mode de production et de consommation.
Causes du sous-développement
Cet acteur de la société civile attribue la cause du sous-développement de la RDC à l’élite congolaise qui, selon lui, s’est laissée corrompre par les colons belges afin de s’enrichir de manière illicite.
“Les Belges avaient corrompu la classe politique congolaise ; elle n’était plus là pour le Congo. Elle était là pour s’enrichir de manière illicite, etc. Le professeur Mabika Kalanda, d’heureuse mémoire, avait écrit au début des années 1960 un livre intitulé « La remise en question, base de la décolonisation mentale ». Il résumait tous les problèmes. Nous sommes partis de l’indépendance avec cette aliénation culturelle. Dès le départ, le modèle de développement que nous avons suivi était basé sur l’exploitation des minerais (…). Tout l’argent était utilisé dans un choix de développement qui s’est résumé à importer tout ce dont nous avions besoin pour manger”, a-t-il ajouté.
Les préalables pour aller vers le développement
Pour progresser vers le développement, Florimond Muteba estime que le peuple doit commencer par choisir des dirigeants qui se soucient réellement des problèmes de développement du Congo. À ce jour, il est persuadé que les dirigeants actuels ne sont pas véritablement préoccupés par la progression du pays.
Pour étayer son argument, il a mentionné le cas de Judith Suminwa, « qui était membre du gouvernement de Sama Lukonde et qui a omis de présenter le plan national stratégique de développement (PNSD) 2024-2028 ». Somme toute, il se questionne comment elle compte faire progresser le pays sans ce plan, qui est la base du budget 2024.
Dostin Eugène LUANGE